

«Dans les années qui viennent, le conseil d'administration va aller vers une volonté de s'organiser pour gagner le plus rapidement possible une coupe d'Europe» . L'ambition de Jean-Michel Aulas est légitime. Ecrasant en championnat, le club n'est pas encore parvenu à atteindre le dernier carré de la Ligue des Champions. Le président lyonnais parle d'ailleurs d' «une coupe d'Europe» , ce qui n'exclut pas forcément la Coupe de l'UEFA, une compétition après laquelle court toujours le football français. Cela permettrait ainsi à l'OL d'être le premier, une vertu chère à Aulas. L'homme fort de Lyon parle d'ailleurs de «cette culture de la gagne» propre aux grands clubs. Si la C3 ne serait déjà pas si mal, la C1 est bien entendu l'objectif majeur du club désormais. Comme Roman Abramovitch ou Arsène Wenger qui courent toujours après, Aulas rêve de soulever la Ligue des Champions. «L'année prochaine, nous la jouerons avec l'étiquette de tête de série puisque l'on va passer au classement UEFA devant le Real Madrid et l'Inter Milan. Si les joueurs se mettent en tête de réussir encore mieux, on réussira des choses formidables» . La technique de l'auto-persuasion ne sera peut-être pas suffisante
Lyon peut-il réussir avec l'effectif actuel, staff inclus ? Car pour aller encore plus haut, ne faut-il pas disposer d'une équipe encore plus forte ? Comment procéder ? Garder les valeurs montantes assurément, repérer les manques, les combler et doubler les postes pour pouvoir jouer sur les deux principaux tableaux : le championnat et la coupe d'Europe. Comment font les autres ? Mais pour y parvenir, reste l'éternel problème de l'attractivité de Lyon et de la France. Aulas est-il prêt à casser sa tirelire pour disposer d'une vingtaine d'internationaux de premier plan, alors que l'introduction en bourse de la holding semble plutôt inciter à vendre les meilleurs joueurs et recruter des espoirs avec une perspective forte de plus-value à moyen terme ? Première recrue, le milieu niçois Ederson pourrait ne pas venir seul. La rumeur Hugo Lloris revient avec insistance au cas où Grégory Coupet lève le camp. Mais Aulas dément. «Il est l'un des piliers de l'OL. Je souhaite qu'il accepte de rester avec nous au plus haut niveau mais aussi dans l'optique d'une reconversion» .
J-.M. Aulas - «Alain Perrin sera là, sauf si…»
Pour construire, l'OL doit d'abord conserver ses meilleurs éléments, ce qui ne fut pas souvent le cas ces dernières années. Pas de problème pour Karim Benzema et Jérémy Toulalan, tous deux prolongés et augmentés. Le cas Hatem Ben Arfa semble moins facile à régler. Et sa prolongation pourrait sceller le départ de Perrin. Pour progresser, autant conserver les cadres, Cris, Govou, Juninho Boumsong, Squillaci ainsi que les bons joueurs de complément Bodmer et Keita. L'équipe de demain jouera pour Benzema, l'arme fatale. Encore faut-il bien l'entourer et le protéger. «J'ai senti qu'il y avait un nouveau Fred. Nous lui avons proposé de prolonger son contrat de 3 saisons» , avertit Aulas. Des jeunes pourraient bientôt éclore ou s'affirmer : Anthony Mounier (20 ans, ailier gauche), Loïc Rémy, Joan Hartock (21 ans, gardien), Mickaël Charvet (20 ans, défenseur central) ou Romain Beynié (20 ans, milieu défensif). Fabio Santos va rentrer. Et de petits nouveaux devraient poser leurs valises dans le Rhône : les milieux Makoun, Cabaye, Mavuba ? Les défenseurs N'Daw, Chrétien ou Armand, l'attaquant Kim ou Sinama-Pongolle ? Lyon aime puiser les talents de ses concurrents hexagonaux. Samir Nasri, plus ami avec Benzema que son confrère Ben Arfa n'aurait-il pas le profil ?
Comment en vouloir à Alain Perrin, souvent critiqué mais en passe de réaliser le premier doublé du club malgré un effectif à priori moins fort et les nombreuses blessures qui ont jalonné la saison ? Pourtant, l'arrivée d'un technicien encore plus expérimenté et respecté, français ou étranger, permettrait surement de tirer les individualités vers le haut. «Alain Perrin et Christophe Galtier sont sous contrat deux ans. L'année prochaine, ils seront donc là, sauf si pour les raisons qui seraient évoquées à ce moment là, on décidait de changer d'objectif et d'organisation» . Le poisson est provisoirement noyé. Didier Deschamps ? «On l'avait contacté l'année dernière. Il n'y a eu aucun contact depuis» , assure Aulas. Reste que la venue de Deschamps, de Marcello Lippi ou même de Raymond Domenech qui connaît bien le club et la plupart des joueurs, serait surement une bonne nouvelle pour un nouveau départ. Mais le président devrait alors sans doute accepter de refondre le staff et accepter un entraîneur aussi médiatique que lui.
Nul doute que la cellule pilotée par Bernard Lacombe est déjà en plein boom en vue du marché d'été. L'objectif championnat - Ligue des Champions requiert un recrutement réussi. Avoir un ou deux concurrents sérieux en Ligue 1 serait peut-être aussi intéressant afin d'offrir à Lyon des répétitions générales. D'ici-là, Aulas espère avoir offert le doublé championnat – Coupe de France à ses supporters.