Blanc dans les pas de Deschamps ?

La première saison aura été la bonne pour Laurent Blanc qui a longtemps tourné en rond avant de trouver la confiance d'un président. Jean-Louis Triaud en l'occurrence, ne regrette pas de la lui avoir accordée. Avec l'appui de l'expérimenté Jean-Louis Gasset, l'ancien défenseur central des Bleus a su s'imposer et imposer sa touche personnelle en quelques mois seulement. Son bagage comme joueur plaidant en sa faveur, les joueurs lui font une confiance quasi-aveugle et se surpassent sous ses ordres. Son ancien compère Didier Deschamps avait mis un an avec Monaco avant de trouver le bon régime et se qualifier pour la Ligue des Champions. Une compétition qui devait d'ailleurs le mener jusqu'en finale. Un coup de maître, rendu possible par un effectif taillé sur mesure avec notamment un carré d'attaque de premier choix.

«La saison prochaine sera plus difficile» , a prévenu Blanc dans les colonnes de Sud Ouest. «On ne bénéficiera pas de l'effet de surprise, la Ligue des champions ne nous permettra pas d'effectuer le même turnover et la C1 prend beaucoup d'énergie même s'il n'y a que six matchs» . Blanc a-t-il d'ores et déjà fait une croix sur les 8e de finale ? Certainement pas. Mais pour parvenir à réaliser une telle performance, le recrutement devra être ambitieux et judicieux. «On a bataillé toute la saison pour obtenir le billet dont tout le monde rêve. Si c'est juste pour jouer six matchs, ce n'est pas la peine. Il faut avoir l'ambition de passer un tour» . Bordeaux a-t-il les moyens de ses ambitions ? En un peu plus de quatre saisons à l'ASM, Deschamps a été vice-champion de France, vainqueur de la Coupe de la Ligue et finaliste de la C1. Pas mal pour un club qui se morfond depuis son départ. Blanc pourra-t-il l'égaler ?

J.-L. Triaud – «donner satisfaction à notre entraîneur»

S'il a souvent déclaré ne pas vouloir entraîner pendant vingt ans tant le métier est difficile, Blanc ne manque surtout pas d'ambition. Avec Gasset, les deux hommes ont redynamisé un groupe marqué par le passage de Ricardo et ont permis à plusieurs joueurs de franchir un palier, comme Wendel par exemple. Mais aussi à d'autres de retrouver leur lustre, comme Micoud. Composer avec les forces en présence plutôt que de les contraindre dans un système, telle pourrait être la philosophie de Blanc. Jamais esclave d'un dispositif, l'entraîneur des Girondins évolue selon la forme du moment de ses joueurs, la répétition des matchs, la nature de l'adversaire. Mais pour hausser encore le niveau et bien figurer sur la scène européenne, le recrutement est désormais un passage obligé. «L'année dernière, nous n'avions pas d'argent. Cette fois, nous allons essayer de donner satisfaction à notre entraîneur. Nous en avons discuté, les renforts concernent peut-être deux postes» , a révélé Jean-Louis Triaud.

Appuyé par le propriétaire du club Nicolas de Tavernost, le président des Girondins pourrait signer un ou deux gros coups sur le marché des transferts. Comme sous l'ère Elie Baup avec Savio ou Celades, il pourrait être tenté de se faire prêter un ou deux grands noms du football en mal de temps de jeu. Le réseau de l'entraîneur bordelais pourrait aider en ce sens. Mais pour l'heure, le nom de Yoann Gourcuff, en panne au Milan AC, revient avec insistance. Même si Jussiê devrait être rétabli, le milieu breton pourrait compenser numériquement le retrait de Johan Micoud, en fin de contrat. Annoncé sur le départ, le Monégasque Jérémy Menez serait également sur les tablettes. Malgré les démentis de l'intéressé, Pedro Pauleta aussi, aurait été contacté par Michel Pavon pour une dernière pige en France. Après Dugarry, Laslandes et Micoud notamment, il ne serait pas le premier à revenir en Gironde. Une chose est sûre, les Girondins animeront le marché cet été.

Laurent Blanc a répondu depuis le bord du terrain à tous ceux qui doutaient de ses compétences et n'ont pas voulu lui donner sa chance plus tôt. Mais l'entraîneur bordelais souhaite aller encore plus haut en confirmant et en jouant crânement sa chance en Ligue des Champions.