

Ils étaient 50 000 à Berne lundi pour l'entrée en matière victorieuse des Pays-Bas, face à l'Italie (3-0). Ils devraient être près du double ce vendredi. La capitale administrative de la Suisse, qui ne compte que 125 000 habitants, risque de s'en trouver toute retournée. Encouragés par le jeu séduisant proposé par leurs favoris, les supporters néerlandais ont fait de la Suisse la destination incontournable du moment. Vue d'avion, Berne n'est plus qu'une grande tache "oranje" . Vu du sol, c'est une immense fête, gaie et colorée, avec fanfares, bière à volonté – les Pays-Bas s'y connaissent en la matière – et chants. Tous ne seront pas dans les tribunes à l'intérieur, mais tous pousseront le onze national.
Mais comment font-ils pour être si nombreux, se demande-t-on à chaque compétition… L'UEFA ne leur alloue pourtant que 6500 billets pour ce match, mais les 32 000 places du Stade de Wankdorf seront encore très majoritairement aux couleurs du royaume ce soir. Interrogé sur ce désavantage numérique certain, le sélectionneur français Raymond Domenech n'a pas contesté les faits. «Je ne vais pas lutter contre des moulins à vent. Dans les pays comme les Pays-Bas, les billets coûtent moins chers, ils sont mieux organisés, il y a toute une structure qui permet aux Hollandais d'être 15 000 par match.»
Une question d'organisation
Et le retard français, alors ? Le coach des Bleus n'est pas le dernier à le déplorer. «C'est un vrai travail à faire avec l'équipe de France, a estimé Domenech devant la presse. On n'a pas encore cette culture du soutien en France, on s'y attelle, c'est en marche, mais ça ne se fera pas du jour au lendemain. Est-ce qu'on a tout fait pour avoir 15 000 personnes avec des maillots bleus ? Ce n'est jamais à sens unique, posons la question dans les deux sens.» A la Fédération française de s'inspirer de l'organisation des supporters néerlandais, qui disposent d'associations puissantes et d'agences de voyages parfaitement structurées…