Montpellier : Al Tamari, forte tête

Un Jordanien en Ligue 1, ce n'est pas courant. C'est même une nouveauté. International à 45 reprises (pour 9 buts), Mousa Al Tamari (26 ans) est le premier joueur de son pays à fouler les pelouses du championnat de France. Et il n'a pas tardé à mettre tout le monde d'accord.

Al Tamari privé d'un deuxième doublé

Les supporters de l'Olympique Lyonnais s'en souviendront longtemps. A l'occasion de la 2e journée, la star d'Al Nashama s'est littéralement baladée au Groupama Stadium pour permettre à Montpellier de l'emporter très largement (1-4), le 19 août. Un doublé retentissant avec notamment un rush exceptionnel (et un petit pont dévastateur sur Duje Caleta-Car) pour soigner ses présentations avec le public français.

Buteur face à Reims (1-3), huit jours plus tard, Al Tamari a également brillé à Lorient (0-3), le 1er octobre, avec deux passes décisives au compteur. Un bilan de 3 buts et 2 offrandes en 10 matchs qui aurait pu être un peu plus conséquent sans l'arrêt définitif du match contre Clermont (4-2), le 8 octobre, durant lequel il s'était fait remarquer avec un doublé et un penalty provoqué. Un joueur qui n'a pas peur de la pression et sans filtre.

La pique à Nantes

S'il brille à Montpellier, c'est à Nantes qu'Al Tamari aurait pu débarquer en janvier dernier. Seulement, les dirigeants des Canaris ont estimé que «les incertitudes étaient trop importantes au regard de l'investissement demandé» . Un motif que n'a pas vraiment apprécié l'ailier arrivé libre au terme de son contrat avec Louvain. «C'est à cause de mes origines. Beaucoup de clubs regardent la nationalité avant de regarder les qualités des joueurs» , a pesté le principal intéressé pour France Bleu.

«Nantes, par exemple, quand ils m'ont appelé, ils m'ont dit : mais tu travailles dur à l'entraînement ? Je leur ai dit : bien sûr que je travaille, où est le problème ?» , a questionné l'attaquant héraultais. «En fait, pour certains, c'est dur d'admettre qu'un Jordanien puisse jouer en Europe et travaille dur. Mais moi, je travaille plus que n'importe quel joueur. De Nantes, par exemple. Certaines formations ont peur de payer pour me recruter, et de se tromper finalement» , a soufflé le joueur au caractère bien trempé.

Comme Zlatan avec Arsenal

Outre Nantes, Leicester, depuis relégué en Championship, a également pu se rendre compte de la grande confiance d'Al Tamari. «Quand j'étais en Belgique, Leicester voulait me prendre parce que c'était le même propriétaire que mon club de Louvain. Ils m'ont dit : tu signes en Belgique, mais tu viens faire un essai chez nous, de deux mois. J'ai répondu non» , a révélé celui qui a débuté sa carrière européenne sous les couleurs de la formation chypriote de l'APOEL Nicosie en 2018.

«Je leur ai dit que j'étais un footballeur pro, un bon joueur. Et que s'ils voulaient me prendre, ils n'avaient qu'à me signer. Sinon, on laisse tomber. Voilà ce que je n'aime pas : ceux qui ne regardent que la nationalité» , a rajouté Al Tamari. Bien décidé à laisser son empreinte, il s'est d'ailleurs fixé l'objectif de disputer la Ligue Europa avec le MHSC. Via le championnat... ou avec un premier titre en Coupe de France pour le club pailladin depuis 1990 ?

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