Turquie : un pays sous le choc après l'agression de l'arbitre

Une folie. Lundi, après une fin de match houleuse entre le MKE Ankaragücü et Rizespor (1-1), l'arbitre de la rencontre, Halil Umut Meler, a été agressé sur la pelouse par le président du club local, Faruk Koca. Les images, difficiles à regarder en raison de leur violence, ont rapidement fait le tour du monde.

Et pour pousser l'ignominie un peu plus loin, l'agresseur de l'homme en noir a préféré donner des justifications totalement farfelues au lieu de tout simplement se repentir.

Les justifications indignes du président d'Ankaragücü

«Mon but était de réagir verbalement et de cracher au visage de l'arbitre. Cet incident s'est produit en raison de ses mauvaises décisions et de son comportement provocateur. Oui, c'est moi qui ai giflé l'arbitre au visage, mais ça n'a pas causé de fracture. Après la gifle, il est resté debout pendant environ 5 à 10 secondes, puis il s'est jeté par terre, a osé Faruk Koca. On m'a immédiatement retiré de la scène en raison de ma maladie cardiaque. À part cela, je ne suis au courant d'aucun incident.»

Les images parlent pourtant d'elles-mêmes : Faruk Koca a asséné un violent coup de poing à l'arbitre, qui a immédiatement chuté avant que d'autres hommes ne le frappent à terre. «Il m'a donné un coup de poing sous l'oeil gauche et je suis tombé à terre. Pendant que j'étais au sol, tous les gens m'ont donné de nombreux coups de pied au visage et sur d'autres parties de mon corps», a confirmé Halil Umut Meler devant les journalistes turcs venus le voir à l'hôpital.

Le président d'Ankaragücü en prison

«Faruk Koca m'a dit devant tous les autres arbitres : "je vais t'achever" et "je vais te tuer". Je porte plainte contre lui et les autres personnes qui m'ont frappé, a-t-il poursuivi. Je ne veux pas faire de compromis. C'est tout ce que j'ai à dire.» En raison de sa maladie cardiaque, le président du MKE Ankaragücü a lui aussi été conduit à l'hôpital après l'agression commise. Et, ce mardi, lui et deux autres personnes ont été transférés à la prison de Sincan. Ils risquent tous de lourdes peines.

Car, comme l'a déclaré le parquet général d'Ankara Ouest dans un communiqué, les responsables de l'agression sont «coupables d'avoir blessé un agent public dans l'exercice de ses fonctions». L'affaire, sans doute en raison de son retentissement mondial, a même fait réagir le président turc Recep Tayyip Erdogan et le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya, qui ont rendu visite à l'arbitre dès le lendemain de son agression. Et le championnat a également été suspendu jusqu'à nouvel ordre.

La réaction d'Erdogan

«Je condamne l'attaque contre l'arbitre Halil Umut Meler après le match MKE Ankaragücü-Rizespor joué ce soir et je lui souhaite un prompt rétablissement, a réagi le président dès lundi soir. Le sport est synonyme de paix et de fraternité. Le sport est incompatible avec la violence. Nous ne permettrons jamais que la violence se produise dans le sport turc.» La justice sera-t-elle aussi rapide que la réaction politique ? Une chose est sûre : ces scènes sont à bannir du sport, turc et mondial.

 VIDEO : l'arbitre agressé à la fin du match entre Ankaragücü et Rizespor (1-1)

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