Red Star : la gestion du ramadan en France, le message fort de Beye
Fidèle à son règlement, la Fédération Française de Football ne s'adapte pas par rapport à la pratique du ramadan avec l'interdiction de procéder à une pause pendant les matchs sur le territoire tricolore afin de couper le jeûne.
Pour la première fois, l'instance française a même défini «un cadre général» à ce sujet au sein des sélections nationales sur ce rassemblement de mars. Une gestion qui provoque des débats...
Le discours de Beye
De son côté, l'entraîneur du Red Star Habib Beye n'arrive pas à comprendre de telles discussions. En marge du nul de son équipe contre Nancy (1-1) vendredi en National, l'ex-international sénégalais a envoyé un message clair. «Ma position, c'est que je respecte vraiment la foi de mes joueurs, quelle qu'elle soit. J'ai des joueurs aussi qui font le carême en ce moment, c'est 46 jours, c'est différent dans l'approche de cette religion. On se permet d'accompagner nos joueurs dans leur foi», a-t-il souligné en conférence de presse.
Surtout, contrairement à plusieurs observateurs, l'ancien Marseillais ne voit pas un impact négatif sur les performances de ses joueurs. «Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on ne voit que les inconvénients. Moi, je ne vois que les avantages. Ça crée de la cohésion, des discussions, une solidarité que, peut-être, les gens ne voient pas sur un terrain de football. (...) Ce qui me dérange, c'est de penser que des joueurs ne sont pas performants parce qu'ils font le ramadan. Ce dont on ne se rend pas compte, c'est qu'à ce moment-là ils se retrouvent avec eux-mêmes, c'est une force supplémentaire pour eux. En aucun cas, mon équipe est impactée par le ramadan ou une autre religion et vous l'avez vu», a assuré Beye.
Une «discrimination religieuse» dénoncée
Désabusé par l'agitation globale autour des religions dans le monde du football, le tacticien de 46 ans n'a pas hésité à employer des mots forts pour dénoncer la situation actuelle. «Ce que je vois aujourd'hui, ce que j'entends et que je lis malheureusement, c'est très dur pour moi. J'appelle ça de la discrimination religieuse. On ne peut pas se comporter de cette façon parce que si on le fait sur une religion, il faut le faire sur toutes les religions, et ce n'est pas le cas aujourd'hui», a-t-il soufflé.
«Je déteste ce débat autour de la religion car il ne devrait pas exister. On stigmatise cette religion et on met les gens dans des cases, on est en train de diviser, alors qu'on devrait unir autour de cette logique de religion et surtout de partage», a terminé Beye. Un discours d'apaisement pour répondre aux polémiques.
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