Equipe de France : une charnière à trouver, un milieu en manque criant de créativité... Les chantiers des Bleus avant l'Euro

Battue par l'Allemagne (0-2) samedi et à côté de la plaque, l'équipe de France ne s'est pas totalement rassurée mardi, malgré sa victoire contre le Chili (3-2).

Même si ce ne sont que des matchs amicaux qui n'ont rien à voir avec l'Euro, qui débutera dans moins de trois mois, les Bleus savent sur quoi travailler pour arriver en Allemagne les mieux armés.

Des charnières poreuses

L'un des grands axes de travail sera déjà de trouver la bonne formule en défense, car les Bleus ont donc concédé deux buts lors de deux rencontres consécutives, ce qui ne leur était plus arrivé depuis le dernier Championnat d'Europe, à l'occasion du nul contre le Portugal (2-2) en poules, puis de l'élimination aux tirs au but contre la Suisse (3-3, 4-5 tab) en huitièmes.

Aucune des deux charnières testées par Didier Deschamps lors de ce rassemblement n'a fonctionné. William Saliba et Ibrahima Konaté ont laissé des espaces et concédé 9 tirs contre le Chili, ce qui n'était pas arrivé à la France depuis les 11 frappes tentées par l'Irlande (0-1) il y a un an exactement. Mais Benjamin Pavard et Dayot Upamecano n'ont pas fait mieux contre l'Allemagne. Leurs adversaires ont facilement réussi à les destabiliser, la Nationalmannschaft a ainsi tenté 15 tirs, une première pour un rival des Tricolores depuis l'Angleterre (1-2), en quart de finale de la Coupe du monde 2022, sur un match de 90 minutes.

No Grizi no party

Que dire alors du milieu ? Dans son intégralité, l'entrejeu français a coulé contre l'équipe de Julian Nagelsmann. Aurélien Tchouaméni et Adrien Rabiot ont semblé dépassés, perdus en l'absence de l'irremplaçable Antoine Griezmann, pallié par un Warren Zaïre-Emery battu dans les duels et piégé par la pression adverse. Sans le joueur de l'Atletico Madrid, cette équipe manque de toute façon cruellement d'un profil créatif - qu'il faudra dénicher -, et ce n'est pas le match de la Roja qui a rassuré en ce sens.

Mardi, face à une moindre adversité, Youssouf Fofana a été le seul à tirer son épingle du jeu au milieu, malgré un début de match à l'envers. Si Tchouaméni, seul élément conservé dans le onze de départ avec Kylain Mbappé, s'est quelque peu repris sans avoir été transcendant, ni Eduardo Camavinga, ni Mattéo Guendouzi, qui ont chacun joué une mi-temps, n'ont marqué de points. L'ancien Rennais a multiplié les mauvais choix, quand l'ex-Marseillais, qui avait sans doute beaucoup à gagner après avoir été rappelé suite au forfait de Griezmann, a été tout bonnement transparent.

Le paradoxe Kolo Muani

Devant, en revanche, il y a un homme qui a pratiquement assuré sa place pour l'Euro. Alors qu'on pouvait se demander la pertinence de sa présence chez les Bleus après sa saison galère au Paris Saint-Germain, Randal Kolo Muani a multiplié les différences contre le Chili, après une entame délicate, et a réussi à être décisif (1 but, 1 passe). À part lui, personne ne s'est montré à son avantage. Face aux Sud-Américains également, Olivier Giroud, malgré son but, est resté discret (24 ballons), alors que le capitaine Mbappé a livré, coup sur coup, deux copies plus que médiocres, où il a pratiquement tout raté.

Contre l'Allemagne, Ousmane Dembélé a fait du Ousmane Dembélé, c'est-à-dire des différences qui n'aboutissent pas à grand-chose, quand Marcus Thuram a vécu un calvaire face à la charnière Antonio Rüdiger - Jonathan Tah. Ce n'est pas le style de Deschamps, mais si un 9 un minimum légitime se démarque avant l'Euro, la question de sa présence pourrait se poser. Certes, ce ne sont que des matchs amicaux, certes, tout ce beau monde a d'importantes échéances à venir avec son club. Mais on a connu préparation plus rassurante pour l'un des grands favoris d'une compétition.

Que vous inspirent les performances de l'équipe de France durant cette trêve internationale ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...