Leverkusen : la fin d'une terrible malédiction

Le dimanche 14 avril 2024 restera un jour à part pour les supporters du Bayer Leverkusen. Après une campagne quasiment parfaite avec 25 victoires et 4 nuls en 29 matchs, le club allemand a remporté le premier titre de champion de son histoire. La fin d'une malédiction qu'on pensait éternelle.

Des grands noms à la pelle

Éternelle pourquoi ? Car la formation basée dans l'ouest du pays, non loin des frontières de la Belgique et des Pays-Bas, a vu le jour le 1er juillet 1904. Quasiment 120 ans d'existence pour un bilan nul sur la scène nationale. A cette époque, on parlait encore d'Empire allemand et la Première Guerre Mondiale n'avait pas encore eu lieu. Bernhard von Bülow était alors le chef du gouvernement sous le règne de Guillaume II, troisième empereur allemand et neuvième roi de Prusse jusqu'à son abdication en 1918 et la mise en place de la république de Weimar. Albert Einstein, lui, n'avait que 25 ans et peinait à joindre les deux bouts.

120 longues années, douze interminables décennies durant lesquelles des générations de supporters se sont succédé. La plupart n'a jamais eu la chance de connaître la joie de celle d'aujourd'hui. Elles ont vu des joueurs venus des quatre coins de la planète porter la tunique de leur club de coeur sans jamais atteindre ou même prétendre au Graal : Rüdiger Vollborn et ses 487 matchs, Ulf Kirsten et ses 240 buts, Stefan Kießling et son palmarès vierge entre 2006 et 2018, Thomas Hörster, Cha Bum-Kun, Rudi Völler, Michael Ballack, Dimitar Berbatov, Toni Kroos... Aucun n'a senti l'odeur d'une Bundesliga avec Leverkusen.

Le syndrome de la lose

Depuis son retour définitif dans l'élite du football allemand lors de la saison 1979-1980, le Bayer n'a effleuré le rêve d'un titre qu'à trois reprises avec un statut honorifique de vice-champion cinq fois. Le B04 a terminé à deux unités du Bayern Munich en 1996-1997 et même fini avec le même nombre de points que le Rekordmeister mais une moins bonne différence de buts en 1999-2000. Plus difficile à encaisser encore, la fameuse saison 2001-2002 avec les finales perdues en Ligue des Champions et DFB Pokal et l'inexplicable écroulement en Bundesliga avec deux points de moins que le Borussia Dortmund malgré un statut de leader à trois journées du terme.

Une histoire bâtie sur un syndrome de «lose» qui a valu au Bayer le surnom de «Neverkusen» . Nuremberg, Hambourg, SpVgg Fürth, le Hertha Berlin, le Bayern Munich, le Fortuna Düsseldorf, Schalke 04, Dresdner SC, le VfR Mannheim, Stuttgart, Kaiserslautern, Hanovre, Rot-Weiss Essen, le Borussia Dortmund, l'Eintracht Francfort, le Werder Brême, le TSV Munich 1860, l'Eintracht Brunswick, le Borussia Mönchengladbach et même Wolfsbourg, tous attendaient un petit nouveau pour rejoindre la meute des équipes titrées. Voilà désormais Leverkusen, qui pourrait d'ailleurs réaliser un triplé inédit pour marquer comme il se doit cette saison d'ores et déjà historique.

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