Le surendettement n'est pas l'apanage des ménages français. S'il n'est pas pour l'introduction du quota «6+5» visant à garantir un nombre minimum de joueurs nationaux par équipe, Michel Platini s'exaspère en revanche de la tendance de rachat des grands et moyens clubs par des milliardaires et des dépenses faramineuses qui s'en suivent. Le président de l'UEFA veut en finir avec les transactions pharaoniques et autres déficits outranciers qui touchent de nombreuses formations, anglaises et espagnoles notamment. «Il faut empêcher les déficits des clubs. Ce n'est pas une attaque contre les clubs anglais mais contre une forme de tricherie» .
M. Platini - «supprimer les transferts de janvier»
«Nous devons veiller à ce que les clubs restent proches de l'équilibre. Sans cela, ils attireront des stars, mettront en vente des maillots et des places au stade hors de prix, et le football pourrait y perdre son côté populaire. On ne peut pas gagner à crédit. On va travailler avec des experts pour créer une DNCG (organisme de contrôle de gestion des clubs) européenne pour protéger tout le monde. Je veux qu'un club qui vient jouer une compétition européenne soit en équilibre financier» , explique Platini. Pour réguler le marché des transferts, le Français se dit prêt à aller jusqu'à supprimer la session hivernale.
«Je pense que l'UEFA doit réfléchir à l'ensemble du marché des transferts. Voir un joueur se retrouver dans trois clubs différents est aberrant. Et j'aurais même envie de réfléchir à supprimer la fenêtre des transferts de janvier» . Difficile de dépenser à tout va dans ces conditions-là. S'il ne va pas jusque là, Platini entend bien freiner quelques une des dérives du foot-business. Les dossiers Cristiano Ronaldo (courtisé outre-mesure par le Real Madrid), Tulio de Melo (passé du Mans à Lille en passant par Palerme) et Robinho (maillots vendus prématurément par Chelsea) en sont des illustrations.