PSG : tout ça pour ça...

Évacuons le sujet tout de suite : il ne sert à rien de se réfugier derrière les six montants touchés. Deux à l'aller, quatre au retour, oui, le Paris Saint-Germain a clairement joué de malchance face au Borussia Dortmund (0-1, 0-1), à l'occasion des demi-finales de la Ligue des Champions.

Mais les montants font partie du jeu, au même titre que l'expulsion directe de Ronald Araujo contre le FC Barcelone (1-4), lors du quart de finale retour. Une fois ce constat réalisé, il faut se rendre à l'évidence : le champion de France en titre ne méritait pas de disputer la finale de cette édition 2023-2024.

Un premier acte incompréhensible

Pourquoi ? Car le club de la capitale n'a jamais répondu présent pour un tel rendez-vous. Perdre au Signal Iduna Park par un but d'écart, il n'y a rien d'infâmant, surtout chez un adversaire qui n'a plus connu la défaite dans son antre en C1 depuis plus de deux ans. Un match de football demeure un match de football et il restait une manche retour au Parc des Princes pour renverser la vapeur. Tout était d'ailleurs réuni pour inverser la tendance avec des supporters parisiens bouillants et à fond derrière leurs préférés de la première à la dernière minute. Un laps de temps que les joueurs n'ont pas utilisé pour forcer leur destin, avec notamment une première période indigne d'une telle affiche à Paris.

Après 45 minutes, les Parisiens n'ont jamais été dangereux. Le vide intersidéral. Sur ce premier acte, seul Karim Adeyemi, après un rush exceptionnel, a fait passer un frisson dans les tribunes de l'enceinte parisienne sur un tir en bout de course repoussé par Gianluigi Donnarumma. Nuno Mendes s'est seulement réveillé au retour des vestiaires, Achraf Hakimi a raté quasiment tous ses centres, les milieux, hormis Vitinha, n'ont jamais cherché à faire le lien avec leurs attaquants, qui ont soit tout raté, soit été inexistants, à l'image de Kylian Mbappé, complètement éteint sur son aile et incapable de se défaire du pressing adverse. Il a tout manqué pour faire bouger un bloc aussi solide.

Une campagne globalement moyenne

Finalement, le réveil n'a eu lieu qu'après le but de Mats Hummels. Mais le mal était déjà fait. La passe en retrait manquée de Marquinhos qui a amené le corner fatal sur lequel Gianluigi Donnarumma et Lucas Beraldo ont été aux fraises, aucun défenseur de Dortmund ne l'a faite durant un peu plus de 180 minutes. Pas plus que son mauvais alignement – avec Nuno Mendes – sur l'action de l'unique but inscrit par Niclas Füllkrug lors de la manche aller. Alors que ces matchs couperets se jouent sur des détails, les Parisiens se sont encore pris les pieds dans le tapis en multipliant les oublis que leurs adversaires ont exploité sans sommation. Comme trop souvent ces dernières années.

Que retiendra-t-on de cette campagne en Ligue des Champions ? Que le PSG a atteint le dernier carré pour la quatrième fois de son histoire, certes, et ce n'est pas à négliger. Mais qu'il s'est incliné face à un outsider loin d'avoir ses moyens et qui était objectivement inférieur... sur le papier. On retiendra aussi que ce PSG a perdu 5 de ses 12 matchs sur l'ensemble de la campagne sans avoir croisé un cador digne de ce nom si ce n'est des équipes inexpérimentées voire en reconstruction. Un bilan globalement moyen malgré le parcours qui aurait pu se terminer en apothéose. Il fallait pour cela être à la hauteur de son public et du rendez-vous. La prochaine fois, peut-être. Une fois de plus.

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