PSG : des limites encore trop flagrantes

Le Paris Saint-Germain va devoir patienter pour remporter la Ligue des Champions. Malgré un parcours chaotique avec une qualification par un trou de souris pour les 8es de finale, des tirages favorables, le club de la capitale a échoué aux portes de la finale face au Borussia Dortmund (0-1, 0-1). Une élimination difficile à avaler mais logique sur l'ensemble des deux matchs avec une fois de plus des limites inquiétantes affichées sur le terrain.

Des erreurs fatales

La première d'entre elle ? Gianluigi Donnarumma. Sur cette double confrontation, le gardien italien n'a pas grand-chose à se reprocher, mais il a tout de même réalisé une erreur qui a coûté cher. Laquelle ? Celle de ne pas avoir été maître de sa zone sur le corner amenant le but de Mats Hummels. Pour un gardien de quasiment deux mètres, manquer d'autorité dans le jeu aérien sur un coup de pied arrêté, ce n'est pas acceptable. Un oubli qui se paie cash au moment de faire les comptes d'autant que le meilleur joueur de l'Euro 2021 a été systématiquement dans les mauvais coups lors des éliminations du PSG avec son match catastrophique face à Karim Benzema à Madrid (3-1) en 2022 et sur le but victorieux de Kingsley Coman contre le Bayern (1-0) en 2023.

La deuxième ? La défense centrale. Lors d'un récent sondage publié sur le site de Maxifoot, vous étiez 63,3% à militer pour une charnière Marquinhos-Danilo suite à la blessure de Lucas Hernandez. Finalement, Lucas Beraldo a été préféré au Portugais et ce choix s'est avéré désastreux. Trop tendre, le Brésilien a complètement lâché Hummels au marquage sur le but allemand. Un manque de concentration fatal à ce niveau de compétition. Nul ne sait si Danilo aurait réalisé une telle erreur, mais son expérience aurait pu aider, tout comme celle de Milan Skriniar, qui a définitivement reculé dans la hiérarchie. Un corner qui, rappelons-le, a été concédé sur une passe en retrait mal assurée par Marquinhos, déjà fautif à l'aller sur son mauvais alignement amenant le but de Niclas Füllkrug. Les détails, encore une fois.

Vitinha, seul milieu au niveau

Comment parler des limites du PSG sans évoquer l'entrejeu ? Contre Dortmund, l'équipe a longtemps été coupée en deux. Seul Vitinha, sur sa lancée des dernières semaines, a activé le mode Ligue des Champions en se démenant pour tenter d'amener de la consistance dans le coeur du jeu. Le Portugais n'a pas été aidé par son entraîneur qui l'a positionné bien trop bas sur le terrain alors que sa qualité de percussion aurait pu être bien utile en phase offensive. L'ancien joueur de Porto a été trop esseulé pour répondre au défi physique imposé par des joueurs aussi chevronnés qu'Emre Can et Marcel Sabitzer, solides sur leurs appuis et bien aidés par l'activité de Julian Brandt devant eux.

Logiquement encensé depuis ses débuts chez les professionnels, Warren Zaïre-Emery a pu se rendre compte de l'écart encore abyssal qui le sépare du gratin dans sa zone. Trop timoré et probablement émoussé physiquement, le jeune Parisien a été plus qu'anonyme sur ces deux matchs. Même constat pour Fabian Ruiz, qui n'est jamais parvenu à se positionner sur le terrain, couvrant très mal son secteur. Avec ou sans le ballon, l'Espagnol n'a rien apporté, lui qui a été propulsé et confirmé en tant que titulaire par son compatriote sur le banc. Un choix qui n'a pas été payant alors que Manuel Ugarte, recruté pour 60 millions d'euros lors du dernier mercato, a complètement disparu de la circulation sans raison particulière.

Derrière Mbappé, le néant

L'attaque, elle, a été en dessous de tout. Une statistique terrible pour mettre en avant l'inefficacité du PSG ? Seule une équipe de Bundesliga n'a pas marqué lors de ses deux matchs face à Dortmund cette saison, à savoir Cologne, 17e. Le prochain adversaire, Mayence, 16e, a trouvé l'ouverture à l'aller alors que Darmstadt, 18e, peut encore faire partie du cercle fermé rejoint par l'équipe de Kylian Mbappé. Sans son numéro 7 à son meilleur niveau, le pensionnaire du Parc des Princes a été globalement inoffensif malgré les 6 montants touchés sur les deux matchs. No Mbappé, no party ? C'est un peu le constat qui peut être fait avec du recul. Une conclusion anormale pour un club qui a autant investi sur le marché des transferts l'été dernier.

Car le PSG a mis les sous pour renforcer sa ligne offensive. Près de 280 millions d'euros sur Ousmane Dembélé, Bradley Barcola, Randal Kolo Muani et Gonçalo Ramos. Le premier a tout raté hier, le deuxième est encore trop léger pour ce niveau, le troisième n'a même pas disputé la moindre minute à Paris tandis que le quatrième a été jeté dans la fosse aux lions, mardi, après avoir passé l'intégralité de la manche aller sur le banc malgré des performances consistantes ces dernières semaines. Difficile pour le meilleur atout offensif du PSG derrière Mbappé de briller dans ces conditions. Avec le départ du champion du monde 2018, une place va se libérer. Reste à savoir si celui qui la récupèrera aura les épaules aussi larges pour encaisser la pression.

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