OM : un Olympique sans flamme

Le relais de la flamme olympique a débuté jeudi à Marseille à la basilique Notre-Dame-de-la-Garde. Mais la «Bonne Mère» et le bon esprit qui régnait hier dans la cité phocéenne n'ont pas porté l'OM qui, une semaine après un match aller encourageant au Stade Vélodrome (1-1), a été éliminé par l'Atalanta Bergame lors de sa demi-finale retour (0-3). Sans montrer grand-chose sur la pelouse du Gewiss Stadium. Au point de faire dire à Jean-Louis Gasset : «C'est l'histoire de cette saison : au Vélodrome on est des tigres, et à l'extérieur on est des chats.»

Hier soir, les Marseillais n'avaient même pas les griffes ou l'agilité d'un chat. Ils ont été dominés dans tous les compartiments du jeu par les Bergamasques alors que la différence entre les deux équipes n'avait pas autant sauté aux yeux une semaine plus tôt. «A une semaine d'intervalle, on est capable, comme beaucoup de fois, de montrer deux visages. Et ce (jeudi) soir, on n'avait pas l'agressivité, ils nous ont dominés, ils ont gagné tous les duels, il la voulait plus que nous» , a constaté le coach olympien après la rencontre.

Des Marseillais dépassés

Au-delà de la volonté, il y a eu trop d'insuffisances dans les rangs olympiens. A commencer par la défense, très décevante en Lombardie. Jonathan Clauss, déjà trop fatigué dès la 30e minute pour faire le repli défensif sur le but d'Ademola Lookman, a été catastrophique. Quentin Merlin a montré qu'il manquait encore d'expérience pour des matchs de ce niveau. Chancel Mbemba et Samuel Gigot ont manqué d'impact et passé leur temps à chercher comment stopper les attaquants adverses. Même Leonardo Balerdi, impérial depuis plusieurs semaines, a été trop souvent dépassé par la vivacité des Bergamasques.

Au milieu de terrain, hormis Jordan Veretout, les Marseillais ont manqué d'agressivité et de qualité technique. Alors que son expérience doit servir dans ce genre de match, Geoffrey Kondogbia a été beaucoup trop passif. Amine Harit n'a pas eu beaucoup plus d'influence. Le créateur marseillais a été dépassé dans l'intensité et n'a jamais réussi à faire exprimer ses qualités pour servir ses attaquants, qui ont vécu un calvaire en Italie. Iliman Ndiaye n'a pas réussi grand-chose. Il a en tout cas raté presque tous ses contrôles et une énorme occasion d'égaliser sur un lob non cadré. Quant à Pierre-Emerick Aubameyang, il a été trop peu servi et n'a pas su bonifier les rares ballons intéressants, terminant la rencontre sans la moindre tentative de tir.

Pau Lopez - «on ne mérite pas d'aller en finale»

Rare satisfaction dans les rangs marseillais, le gardien Pau Lopez, qui a retardé l'échéance avec plusieurs arrêts, a dressé un constat implacable après la rencontre. «Je pense qu'on n'a jamais été dans le match, ils ont mieux joué, ils en voulaient plus que nous, a analysé l'Espagnol. On est arrivés jusque-là mais on ne mérite pas d'aller en finale. (…) Désolé pour tous nos supporters, pour les gens qui sont venus à Bergame. On savait que c'était très important pour eux la coupe d'Europe mais aujourd'hui on ne méritait pas de passer.» Sur cette partie, l'Atalanta a en effet montré qu'elle méritait plus que son adversaire de jouer une finale de Coupe d'Europe.

«Pourtant une demi-finale de Coupe d'Europe, ce n'est pas rien. Et là, on n'a rien vu. Il n'y avait pas les courses, l'intensité que tu dois mettre dans ce genre de soirée. L'OM n'a pas été au rendez-vous, n'a pas été présent, tout simplement» , a constaté José Anigo, l'entraîneur qui avait mené l'OM en finale de la C3 en 2004, dans les colonnes de L'Equipe. Actuel 9e de Ligue 1, Marseille devra être au rendez-vous lors de ses trois derniers matchs pour espérer retrouver l'Europe, en croisant les doigts pour que la 7e place devienne européenne. Cela fait moins rêver qu'une finale de Ligue Europa, mais les Marseillais sont désormais de retour à la réalité.

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