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le 04/02/2004 à 21h17

Halilhodzic marque le PSG de son empreinte

Halilhodzic marque le PSG de son empreinte
Cinquième du classement de la Ligue 1, le Paris Saint-Germain est aujourd'hui un sérieux prétendant à la course pour la qualification à la Ligue des Champions. Une position enviable à laquelle n'est pas étranger Vahid Halilhodzic, l'entraîneur du PSG. Sérieux et travailleur, le Bosniaque entend emmener son club «le plus haut possible» .

Il y a quelques jours Vahid Halilhodzic, l'entraîneur du Paris Saint-Germain, déclarait dans les colonnes du journal «L'Equipe» : «Avant-hier soir, j'ai écouté Dino Lorentis à la télé, l'un des rares réalisateurs italiens à avoir réussi à Hollywood. Il disait ceci : Pour réussir, il faut trois grands « C» : Cerveau, Coeur et Couilles. Moi, j'en ajoute un quatrième pour réussir dans le sport : celui de Chance ». En une seule phrase, le Bosniaque vient de résumer les quatre éléments essentiels sur lesquels il tente de s'appuyer afin de mener le club de la capitale le plus haut possible. «Cerveau, Coeur, Couilles et Chance» , quatre critères qui ressemblent étrangement au PSG version 2003-2004.

Intelligence de jeu

Le Paris Saint-Germain n'a perdu qu'une seule fois en championnat depuis le 30 août 2003. Une défaite au Parc des Princes face à Lens (0-1) qui fait figure d'accident de parcours. Dix victoires et six nuls, tels sont les autres résultats obtenus par le PSG depuis cette date. Une série positive due avant tout à la méthode de jeu mise en place par Vahid Halilhodzic depuis son arrivée l'été dernier à Paris. Un schéma fixe – en 4-5-1 – avec, si possible, les meilleurs joueurs évoluant aux postes qui leurs conviennent le mieux. A l'inverse de son homologue Alain Perrin, l'ancien manager de l'Olympique de Marseille, Halilhodzic a rapidement compris qu'il devait stabiliser son équipe pour pouvoir demander à chaque joueur d'effectuer une ou deux tâches spécifiques sur le terrain. Ainsi, l'ex-entraîneur lillois a incité, dès la sixième journée de Ligue 1 (victoire contre Toulouse deux buts à un), le milieu défensif Frédéric Dehu à reprendre sa place dans l'axe de la défense. Une décision loin de satisfaire l'intéressé qui coïncide pourtant avec le début de l'excellente série évoquée auparavant. Vahid Halilhodzic a également placé Gabriel Heinze en latéral gauche, position où l'Argentin est le plus utile à l'équipe. Enfin, l'ancien attaquant de Nantes démontre qu'il sait faire confiance aux jeunes : Lorik Cana, Modeste M'Bami et Romain Rocchi sont régulièrement chargés de la récupération du ballon, mission primordiale dans le système de jeu de Halilhodzic.

Un groupe uni et solidaire

A Paris, il existe aussi des joueurs de ballons. Pauleta, Ljuboja, Fiorèse, Sorin ou encore Benachour sont les animateurs de jeu et les techniciens les plus connus du PSG. Mais pour «Coach Vahid» , comme on le surnommait à Lille, peu importe : tous les joueurs, quels qu'ils soient, doivent travailler pour le bien de l'équipe et effectuer les efforts nécessaires en conséquence. Le jeune latéral droit parisien Bernard Mendy résume bien l'état d'esprit qui anime son entraîneur : «Pauleta et Ljuboja sont les premiers à réaliser un gros travail défensif. Notre leitmotiv reste avant tout de bien défendre pour mieux attaquer par la suite. Aucun joueur ne sort du lot défensivement, c'est avant tout un travail collectif» . Les courses latérales entreprises par Pauleta, notamment lors de la victoire en championnat à Marseille (0-1) et l'acharnement exemplaire de Fabrice Fiorèse en vue de porter secours aux défenseurs lorsque ceux-ci sont en difficulté avant de se replacer plus haut pour offrir un maximum de solutions offensives en sont deux parfaites illustrations. Comment Vahid Halilhodzic est-il parvenu à faire l'unanimité au sein de son effectif, au point même de faire de ses attaquants les premiers défenseurs du club parisien ? Luc Dayan, l'ancien président de Lille, détient sans doute l'une des clef : «Vahid met tout le monde sous tension. Les joueurs sont dirigés, choyés ou engueulés par lui. Une charge émotionnelle se crée et il se passe forcément quelque chose sur le terrain» .

Rigueur, discipline et ambition

Les joueurs du Paris Saint-Germain ont su créer une très bonne ambiance au sein du groupe. Soudés par un début de saison médiocre, ils ont vite décidé de mettre leur ego de côté afin de ne pas revivre une «saison galère» comme l'année précédente. Cette atmosphère studieuse mais joyeuse se manifeste sur le terrain par une solidarité incessante entre les Parisiens. Ces derniers ne manquent pas de volonté et, à travers le délicat travail foncier que leur fait subir le préparateur physique Cyril Moine, ils font preuve d'un courage à toute épreuve. Le combat physique que les joueurs du PSG engagent avec leurs adversaires chaque week-end symbolise également l'investissement que Halilhodzic demande à son groupe. Pour Emmanuel Cueff, le président du Stade rennais, «l'exigence que Vahid a vis-à-vis des joueurs est le reflet de ce qu'il est. Vahid est, d'abord, incroyablement exigeant avec lui-même» . Le Bosniaque ne recule devant rien et sait prendre ses responsabilités. A l'issue de la rencontre face à Monaco, il avouait avoir peut-être commis «une erreur de coaching» en ne faisant pas «rentrer plus tôt Hugo Leal et Reinaldo» . Une humilité qui va de paire avec une étonnante faculté à toujours en vouloir plus. «Il y avait un coup à jouer […] Je pense qu'il y avait la possibilité de faire un peu plus» , déclarait ainsi l'entraîneur à la suite du nul obtenu à Monaco (1-1) vendredi dernier.

La réussite au rendez-vous

A son arrivée au Paris Saint-Germain, le coach parisien s'est vu fixer pour objectifs de qualifier le PSG pour une coupe d'Europe dès cette saison, puis de remporter un titre de champion d'ici un ou deux ans. Un défi que le technicien bosniaque considère, à 51 ans, comme le «le plus grand challenge de sa vie» . Aujourd'hui, suite à un parcours quasi sans faute depuis la fin de l'été 2003, Halilhodzic parle de «terminer le plus haut possible» . Cinquième du classement de la Ligue 1 avec seulement un point de moins que Sochaux et Auxerre et trois de moins que l'Olympique lyonnais, le Paris Saint-Germain doit aussi son excellente série à une exploitation accrue du «facteur chance» . Outre les décisions d'arbitrages en leur faveur à Sochaux et Monaco, les joueurs parisiens font preuve d'un réalisme surprenant et ce, dans tous les compartiments du jeu : si défensivement, Frédéric Dehu et ses partenaires ont très souvent le geste juste, Pauleta, mis sur orbite par Fiorèse, Ljuboja ou Reinaldo, est bel et bien l'arme fatale du PSG, capable de marquer à tout moment.
Samedi, les Parisiens tenteront de poursuivre leur route. Avec l'apport de Daniel Ljuboja en attaque, ils auront pour but de vaincre Montpellier à domicile après leur dernier match nul concédé au Parc face à Metz (0-0). A l'image de leur entraîneur, les joueurs de la capitale devront une nouvelle fois se surpasser pour atteindre leur objectif du jour. Un bon conseil délivré par Vahid Halilhodzic que Bernard Mendy a bien intégré : «Si Montpellier n'a pas toujours réussi au PSG par le passé, il faudra absolument s'imposer. Ce sera à nous de gagner ce match, il ne faudra pas compter sur des défaillances de leur part» !

Le joueur : Gabriel Heinze

Après avoir été successivement convoité par le FC Barcelone l'été dernier et Chelsea lors du mercato d'hiver, le défenseur argentin Gabriel Heinze a finalement décidé de poursuivre son aventure au Paris Saint-Germain, au moins jusqu'à la fin de la saison. De quoi satisfaire l'ensemble du staff parisien, ses partenaires, et tout particulièrement Vahid Halilhodzic. Le latéral gauche – qui peut également évoluer dans l'axe de la défense – est l'un des pions essentiels dans le système de l'entraîneur bosniaque. Plus encore, l'international argentin symbolise à merveille la «méthode Vahid» : Rigoureux et combatif – parfois même trop –, personne ne peut lui reprocher de ne pas mouiller le maillot.

La stat : 17

Avant de développer son jeu, le Paris Saint-Germain s'applique d'abord à bien défendre. Ce principe cher à Vahid Halilhodzic permet aujourd'hui au club de la capitale de se situer à la seconde place – à égalité avec Lyon, juste derrière Monaco – du classement des meilleures défenses du championnat de Ligue 1. Avec seulement 17 buts encaissés depuis le début de la saison (10 à domicile et 7 à l'extérieur), le PSG semble être l'équipe la plus solide de L1. Les joueurs parisiens sauront-ils être aussi efficace défensivement alors que l'équipe semble à présent prête à développer un jeu plus offensif, notamment depuis l'arrivée de Daniel Ljuboja et le retour en forme de Juan-Pablo Sorin.

La décla : Robert Budzynski, manager général du FC Nantes

Pour évoquer le joueur que Vahid Halilhodzic était au FC Nantes, Robert Budzynski déclare : «Il faisait deux ou trois entraînements de plus par semaine que les autres. Le problème, c'est qu'il avait un peu tendance à penser que les autres étaient capables de s'imposer la même charge de travail que lui» .

Le PSG version 2003-2004 est à l'image de son entraîneur : rigoureux et appliqué, il engrange peu à peu un maximum de confiance et semble aujourd'hui sûr de son jeu. Avec un PSG redevenu outsider redouté du championnat, Vahid Halilhodzic est en passe de réussir son pari : redonner au Paris Saint-Germain un standing digne de son statut de capitale nationale.

Par Rodolphe Cazejust, le 04/02/2004 à 21h17


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