Avec le passage à 24 équipes et la possibilité de terminer parmi les quatre meilleurs troisièmes, il est plus simple de se qualifier que d'être éliminé pour une nation majeure. Et pourtant, la Croatie a pris la porte en pleine figure dans cet Euro 2024.
Une surprise ? Oui. Mais on retiendra avant tout de cette équipe qu'elle est parvenue à se hisser parmi les plus grandes de la planète. Et c'est peut-être le plus important.
Une nation devenue majeure
Car la Croatie, beaucoup ont tendance à l'oublier, mais c'est un peu moins de 4 millions d'habitants. Soit trois fois moins que la population totale de la seule Île-de-France. A l'échelle mondiale, seule l'Uruguay, avec une démographie à peu près égale, peut se targuer d'avoir été aussi performante à un moment de son histoire. Une histoire très récente puisque l'état des Balkans évolue sous sa bannière actuelle depuis son affiliation à l'UEFA en 1993.
Après son improbable 3e place lors de la Coupe du monde 1998 et sa traversée du désert de quasiment 20 ans – malgré une élimination terrible par la Turquie en quarts de finale de l'Euro 2008 – la Croatie a su se faire une place parmi les plus grands : une finale de Coupe du monde perdue contre la France en 2018 et une belle 3e place quatre années plus tard au Qatar. Deux grosses performances suivies d'une finale de Ligue des Nations perdue contre l'Espagne en 2023. Le dernier coup d'éclat d'une génération dorée.
Satané temps additionnel
A sa tête, Luka Modric. A l'image de sa saison au Real Madrid, le Ballon d'Or 2018 a tiré la langue en Allemagne en jouant sur les rotules. Il a pourtant fait preuve d'un mental d'acier en allant ouvrir la marque face à l'Italie (1-1), une petite minute après avoir manqué son penalty face à Gianluigi Donnarumma. Mais la frappe enroulée de Mattia Zaccagni à la 98e minute pour sauver la Nazionale d'une possible élimination est venue mettre fin à son rêve de remporter un trophée avec les Vatreni.
Une élimination officielle qui n'est survenue qu'au soir du dénouement du groupe C puisque la Croatie a eu l'opportunité de finir parmi les meilleurs troisièmes. En vain. Ce nul face au champion d'Europe en titre concédé sur le fil a été un des clous du cercueil croate, déjà prêt à l'emploi après le nul subi quatre jours plus tôt face à l'Albanie (2-2) avec une égalisation signée Klaus Gjasula... à la 95e minute. Un temps additionnel qui a joué des vilains tours aux hommes de Zlatko Dalic, arrivés au bout du bout de leurs efforts.
La relève est déjà là
Outre son mythique milieu de 38 ans qui restera à jamais un des plus grands de son sport dans son secteur, la Croatie va probablement dire adieu à d'autres joueurs qui ont fait sa grandeur. Ivan Perisic (35 ans), qui n'a plus son coup de rein d'antan, est lui aussi en bout de course, au même titre que Marcelo Brozovic (31 ans), dont le niveau a sérieusement décliné depuis son départ en Arabie Saoudite. Domadoj Vida (35 ans) et Andrej Kramaric (33 ans) vont aussi devoir se poser des questions sur leur avenir en sélection, orpheline d'Ivan Rakitic depuis déjà cinq années.
L'avenir ? Il n'y a pas matière à s'inquiéter. Malgré son vivier limité, la Croatie a les ressources pour rebondir au plus vite. A condition que Josko Gvardiol (22 ans), Josip Stanisic (24 ans), Luka Sucic (21 ans) voire Lovro Majer (26 ans) reprennent le flambeau avec autorité, entourés par d'autres cadres comme Dominik Livakovic (29 ans), Mateo Kovacic (30 ans) ou Nikola Vlasic (26 ans), blessé pour ce tournoi. Elle a su le faire par le passé, il n'y a pas de raison que cela ne se fasse pas dans un avenir plus proche qu'on ne le pense.
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