Ça ne va pas fort au Mali. En crise sportive depuis des années, malgré leur quart de finale à la Coupe d'Afrique des nations l'hiver dernier, les Aigles plongent maintenant dans l'incident institutionneln depuis que la fédération a décidé de suspendre le capitaine Hamari Traoré, début juillet, «pour manquement à l'honneur et à la dignité, incitation et fronde contre l'équipe nationale et le football malien».
La sanction avait été communiquée anonymement par un dirigeant de la Fédération malienne de football (FMF), après le comité exécutif du 27 juin.
Les joueurs se révoltent
Ayant pris connaissance de la mise à l'écart du latéral droit de 32 ans, plusieurs cadres de la sélection malienne (Amadou Haïdara, Mohamed Camara, Boubacar Kouyaté, Modibo Sagnan...) ont annoncé, via un message commun sur les réseaux sociaux, se retirer de l'équipe nationale, en attendant que la situation du joueur de la Real Sociedad se résolve.
«Suite à la décision de la Fédération malienne de football, portant sur la suspension à titre conservatoire du capitaine de l'équipe nationale Hamari Traoré, nous, le collectif des joueurs de l'équipe nationale, notifions que toutes les décisions précédentes ont été prises par l'ensemble des joueurs et non par la personne de Hamari Traoré. Au vu de cette clarification, nous portons à la connaissance de la fédération que nous, les joueurs, nous mettons en retrait de l'équipe nationale jusqu'à la levée de sa suspension», peut-on lire dans ce communiqué.
Traoré, le bouc émissaire
Fin juin, l'ancien Rennais, comme d'autres joueurs, avait été le signataire d'une lettre qui critiquait les résultats de la sélection nationale, le fonctionnement de la Fédération malienne et son manque de professionnalisme. Dans cette même missive, les joueurs menaçaient déjà de boycotter la sélection si aucune mesure pour changer les choses n'était entreprise. Convoqué pour un entretien disciplinaire, le défenseur n'avait pas répondu.
En septembre, le Mali, 4e (sur 6) de son groupe de qualifications à la Coupe du monde 2006, affrontera le Mozambique et l'Eswatini pour tenter de revenir dans la course au Mondial. Pour l'instant, ce sera sans sélectionneur - le successeur d'Eric Chelle n'a toujours pas été débusqué -, sans ses cadres, mais avec un chaos total et l'odeur de souffre qui va avec.
Les Maliens ont-ils raison de protester de la sorte ? N'hésitez-pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...