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le 24/09/2024 à 16h50

Lyon : Cherki est-il un vilain petit canard ?

Lyon : Cherki est-il un vilain petit canard ?
Rayan Cherki, après son but contre l'OM.
Auprès du grand public, Rayan Cherki renvoie souvent cette image : celle d'un fauteur de trouble. Si le milieu offensif de l'Olympique Lyonnais n'a pas l'habitude de garder sa langue dans sa poche, difficile pour autant de le considérer comme une personne néfaste pour un groupe.

Rayan Cherki n'est pas du genre à dire ce qu'il pense à demi-mot. Dimanche soir, après la défaite face à l'Olympique de Marseille (2-3) au terme d'un Olympico surréaliste, le milieu offensif de l'Olympique Lyonnais a paru sincèrement dépité au micro de DAZN. «C'est une honte. Ils sont à 10 depuis la 5e minute. Ça fait des années que, ici, on mène et on ne fait que reculer. Tout le temps, encore... On a 3 500 occasions et, malgré ça, on ne fait que reculer», s'est agacé celui qui disputait ses premières minutes de la saison, au lendemain de sa prolongation jusqu'en juin 2026.


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«Si on veut être une grande équipe, il faut savoir enterrer l'adversaire quand on mène. Il faut en mettre un, deux, trois, quatre, cinq ! Aujourd'hui, il n'y avait rien pour eux et ils repartent avec les trois points, ils font les beaux et nous on repart avec zéro point», enrageait Cherki, qui compte déjà autant de buts en L1 cette saison en 7 minutes que sur l'intégralité de l'exercice précédent.

Un dribbleur mais pas un soliste

Ce discours, comme d'autres sorties préalables, a remis une pièce dans cette machine un peu spéciale qui donne à Cherki l'image d'un gamin prétentieux, doté d'un melon démesuré. Un cliché dont l'international Espoirs français a voulu se détacher dans une interview donnée au magazine So Foot en avril dernier : «Mon père est assez dur avec moi pour me rappeler qu'il y a toujours mieux que ce que je fais. Ma famille m'a toujours dit : t'es rien mon coco, alors redescends. Ça aide à garder les pieds sur terre. Donc pépite, pas pépite... Je ne faisais pas vraiment attention à ce qu'on disait de moi», expliquait le meneur de jeu.

De toute évidence, le vice-champion olympique est muni d'un talent technique qui n'a que peu d'égal. C'est un amoureux du dribble, à outrance selon certains, qui lui confèrent un statut d'individualiste pour ses facéties balle au pied... même si le Lyonnais se distingue avant tout par sa qualité de passe*. Et bien sûr, son style de jeu peut parfois agacer, puisque la régularité est, pour l'heure, tout sauf son point fort. La preuve, il est toujours à Lyon et vient de signer un nouveau contrat jusqu'en juin 2026 (avec une option pour 2027), ce qui n'était pas dans ses plans en fin de saison dernière.

Attachant et attaché

Insolent sans excès, comme lorsqu'il s'est garé sur la place de parking de l'ex-directeur sportif David Friio, celui qui l'avait envoyé dans le loft, ainsi que l'avait révélé le journal L'Equipe, Cherki renvoie plutôt l'image d'un jeune homme attachant, bien loin de l'ego surdimensionné qu'on lui prête, chez ceux qui le côtoient. «Les trois dernières années, j'ai beaucoup entendu parler de Cherki, surtout en négatif. En arrivant, ça n'avait rien à voir avec ce que j'avais entendu», racontait Alexandre Lacazette pour OL Play, en mai 2023. «Il est très attachant et ne demande qu'à jouer au foot. Il est parfois énervant, mais ça fait partie du personnage. Il est très honnête et accepte la critique. Contrairement à ce que les gens pensent, il n'est pas hautain. Il sait quand il n'est pas bon. Il a besoin qu'on lui rappelle quand il est bon et quand il fait des moins bonnes choses», détaillait le capitaine lyonnais.

Attachant, donc, et aussi attaché à son club, en témoignent ses larmes après la qualification en Ligue Europa obtenue à la dernière minute d'une invraisemblable saison, au printemps dernier. Et son discours, face au vestiaire : «Je voudrais juste vous remercier pour cette saison de fou. Pour ma part, je n'aurais jamais pu rêver de ça dans ma vie. J'aurais pu partir, je suis resté pour aider le club. Merci à tous, ça restera à jamais gravé dans mon coeur. De toute ma vie, je n'aurais jamais pensé vivre un truc comme ça avec vous. Pour Antho (Lopes), pour Alex (Lacazette), pour Max (Caqueret), pour nous les Lyonnais, je suis désolé pour les autres, mais c'est un truc de fou. (...) Moi, je vous dis merci, je vous aime. Même si on est passé par des moments compliqués, merci les mecs !», concluait Cherki, dans un documentaire diffusé lundi soir par La Chaîne L'Equipe. Dribbleur, oui. Provocateur, sûrement. Vilain petit canard, ça ne semble pas approprié.

*Pour les amoureux de la data : sur les 365 derniers jours, Cherki se trouve dans le 92e centile pour ses actions créatives (c'est-à-dire qu'il a un taux de succès au moins supérieur à 92% des données collectées chez les joueurs évoluant dans les cinq grands championnats européens et en Coupe d'Europe), dans le 93e centile pour les passes tentées, dans le 95e centile pour les passes progressives et dans le 96e centile pour ses passes décisives. Ses quatre plus gros points forts à l'exception des dribbles réussis, où il se trouve dans le 99e centile.

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Par Clément Barbier, le 24/09/2024 à 16h50

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