Les saisons se suivent et se ressemblent avec le Paris Saint-Germain. Un début d'exercice canon qui vend du rêve aux supporters et l'idée que la suite des événements sera heureuse. Jusqu'au premier obstacle.
En 2023-2024, ce premier obstacle se nommait Newcastle. Aujourd'hui, il s'appelle Arsenal. Un premier rendez-vous manqué (défaite 2-0) avec une gestion complètement manquée, en trois actes, par Luis Enrique.
La mise à l'écart de Dembélé, un pari raté
Le premier acte, l'avant-match. Les supporters parisiens ont longtemps été exaspérés par l'absence de réaction des entraîneurs face aux joueurs récalcitrants. Un problème qui se pose moins depuis l'arrivée de l'Espagnol, qui n'hésite pas à trancher dans le vif. La mise à l'écart d'Ousmane Dembélé à 24 heures d'une telle rencontre était-elle pour autant nécessaire ? Même s'il a pu frustrer ces dernières semaines avec des choix curieux sur le terrain, l'ailier français demeure le joueur le plus impactant de ce PSG et aurait pu faire énormément de bien à l'Emirates. En son absence, le Parisien le plus remuant a été... Achraf Hakimi. Un latéral droit.
«Ça nous a fait du bien quand on a appris qu'il n'était pas là, mais on savait qu'ils avaient d'autres joueurs pour pallier son absence. Mais, oui, son absence nous a fait du bien» , a même osé William Saliba après la rencontre. Des mots forts qui montrent à quel point les Gunners craignaient l'ancien joueur du Borussia Dortmund. S'il ne s'est pas vraiment montré plus bavard dans la foulée du match pour justifier l'absence du champion du monde 2018, Luis Enrique a clairement handicapé son équipe en se passant volontairement de lui. L'impression que son égo a dicté sa ligne de conduite pour affirmer sa position de chef.
Pas de profondeur, pas de point de fixation, pas d'inspiration
Le deuxième acte, le match. Sans Dembélé, Luis Enrique s'est privé d'une cartouche nécessaire pour mettre à mal une des meilleures défenses d'Europe. Pour y parvenir, l'Ibère a eu la bonne idée d'offrir à Désiré Doué sa première titularisation en Ligue des Champions. Le milieu offensif formé à Rennes a tout pour devenir un grand joueur et ce n'est pas le talent qui lui manque. Mais l'envoyer au casse-pipe de la sorte n'a rien de productif. Alors oui, si cela fonctionne, on dira de Luis Enrique qu'il est un génie. Sauf que depuis son arrivée dans la capitale, les choix pour prendre son monde à contre-pied n'ont jamais fonctionné.
Parmi les décisions difficilement compréhensibles, l'absence de 9. Randal Kolo Muani n'est pas au mieux de sa forme, mais malgré ses limites techniques, l'attaquant venu de Francfort a pesé sur la défense londonienne après son entrée en jeu. Avec un point fixe devant, le PSG aurait pu se montrer bien plus dangereux. Les Parisiens ont d'ailleurs eu beaucoup plus de maîtrise avec Fabian Ruiz sur le terrain. Entré en même temps que le Bleu, le milieu espagnol ne surfe pas sur son énorme Euro, bridé par son utilisation avec parcimonie de son compatriote... après avoir été titularisé sept fois sur les huit derniers matchs de C1 en 2023-2024.
Le mépris de Luis Enrique
Le troisième acte, l'après-match. On le savait déjà et Luis Enrique l'a encore confirmé à l'issue de cette défaite dans la capitale anglaise : discuter avec les journalistes ne l'intéresse pas et l'ennuie profondément. Il a évoqué l'idée de réduire son salaire de moitié pour éviter de s'adresser aux médias, chose qui semble plus facile à dire qu'à faire. L'ex-coach du FC Barcelone s'est encore donné en spectacle en affichant un mépris et une condescendance qui le caractérisent bien au moment de répondre aux questions de Margot Dumont sur Canal+.
«Si je peux vous expliquer mon idée tactique ? Non, je n'ai aucune intention d'expliquer ma tactique car vous ne la comprendriez pas» , a lancé le technicien asturien, sur un ton très sec. «Il va falloir corriger beaucoup de choses, l'équipe a besoin de corriger beaucoup de choses. Mais je n'ai pas l'intention d'expliquer ça.» Une tactique qui semble avoir été comprise par Luis Enrique et uniquement Luis Enrique. Et peut-être aussi un peu par Mikel Arteta, qui n'a pas eu besoin d'inventer l'eau chaude pour donner la leçon à son ancien compère à Barcelone.
Que pensez-vous de la gestion globale de Luis Enrique pour ce choc contre Arsenal ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …