Arabie Saoudite : le cadeau empoisonné à Mancini

Durant plus de deux décennies, l'Arabie Saoudite a eu peu de concurrence sur la scène continentale. En effet, les Faucons ont atteint la finale de la Coupe d'Asie à six reprises sur sept tournois entre 1984 et 2007 avec trois titres à la clé (1984, 1988, 1996), soit autant que le Japon sur la même période.

Pays-hôte de la prochaine édition en 2027, le triple champion d'Asie rêve de faire tomber le Qatar, qui a mis la main sur les deux dernières compétitions. L'opportunité de préparer avec beaucoup d'avance la Coupe du monde 2034, qui se tiendra dans le royaume. D'ici-là, l'Arabie Saoudite va devoir trouver une solution à un gros problème.

Plus de stars, moins d'exposition pour les joueurs saoudiens

Ce gros problème, c'est l'essor du championnat local. Depuis près de deux années et l'arrivée de Cristiano Ronaldo, la Roshn Saudi League enchaîne les signatures de grands noms du football et même de joueurs bien plus jeunes désormais. Un sacré coup de projecteur pour les clubs locaux mais un véritable casse-tête pour Roberto Mancini. En effet, l'Italien, qui a repris les rênes de la sélection il y a un peu plus d'un an, estime que la politique des dirigeants saoudiens à des effets néfastes sur l'équipe nationale.

«Il y a trois ans, les joueurs saoudiens jouaient tous les matchs. Aujourd'hui, 50 à 60% d'entre eux ne jouent pas» , a soufflé le champion d'Europe 2021 avec la Squadra Azzurra devant les journalistes à quelques heures du choc face au Japon dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. «C'est le premier problème, le seul problème que nous ayons avec ce championnat» , a insisté l'ex-coach de Manchester City. «J'ai trop de joueurs qui restent sur le banc dans leur championnat.»

La moitié des titulaires jouent peu en club

Un constat implacable pour une équipe éliminée dès les huitièmes de finale de la dernière Coupe d'Asie au terme d'une drôle de séance des tirs au but par la Corée du Sud (1-1, 2-4 tab). Le gardien Mohammed Al Owais et le milieu de terrain Mohammed Kanno, qui avaient impressionné durant la Coupe du monde au Qatar, ne jouent quasiment plus du côté d'Al Hilal. S'ils parviennent à rester des membres importants de la sélection grâce à leur talent, le temps qui passe ne joue clairement pas en leur faveur.

Fort heureusement pour Mancini, certaines de ses stars parviennent à s'accrocher. C'est notamment le cas d'Hassan Tambakti et de Salem Al Dawsari, qui demeurent incontournables à Al Hilal malgré l'énorme concurrence dans tous les secteurs. Ali Lajami (Al Nassr) et Feras Al Brikan (Al Ahli) réussissent eux aussi à tirer leur épingle du jeu alors que Saud Abelhamid a décidé de répondre à la question avec un transfert à l'AS Roma. L'exil, c'est peut-être ce qui va permettre à certains joueurs saoudiens de pouvoir garder la forme. Un paradoxe, oui.

Que pensez-vous des propos de Roberto Mancini sur le recul des joueurs saoudiens avec l'essor du championnat local ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …