On peut être finaliste des deux dernières éditions de la Coupe du monde, avec un sacre à la clé, et être fortement critiqué. Malgré les résultats globaux largement satisfaisants, Didier Deschamps a vu sa cote dégringoler ces derniers mois. En cause, le contenu très pauvre des matchs de l'équipe de France, qui ne fait plus rêver grand-monde.
Au-delà des performances poussives, à l'image du dernier Euro, pénible à suivre en dépit d'un dernier carré atteint, c'est le sentiment de lassitude qui a fini par s'installer. Après douze années à la tête des Bleus, le Basque semble avoir atteint la limite de son discours et de plus en plus, le nom de Zinedine Zidane revient pour lancer un nouveau cycle.
Un lobbying pro-Zidane
Pour Pascal Dupraz, cet environnement autour de la sélection tricolore n'est pas très sain. «Le désamour, c'est du lobbying, tout simplement… Parce que tout le monde rêve, moi le premier, que Zidane soit le sélectionneur de l'équipe de France. Le désamour part de là. On défonce Deschamps à tour de bras, on dit à chaque fois que l'équipe de France est ennuyeuse…» , a jugé l'homme de 62 ans sur les ondes de RMC.
«Ennuyeuse ? Mais souvent gagnante, quoi qu'on en dise» , a admis l'ex-coach d'Évian Thonon Gaillard, qui a choisi un exemple osé pour sauver le soldat Deschamps. «Et pas tant ennuyeuse que ça, si on veut bien observer le football dans son sens large. Le football aujourd'hui, c'est beaucoup de stratégie. Même à Manchester City, on s'emmerde parfois. Donc il faut bien dire qu'on fait du lobbying.»
Dupraz craint l'après-Deschamps
Pour le Haut-Savoyard, les critiques sont bien trop virulentes. «Peut-être qu'il s'exaspère parce qu'il se fait déglinguer en permanence. Il faut aussi se mettre à sa place, ça doit être difficile par rapport à ce qu'il doit dégager devant ses joueurs. Les joueurs lisent aussi, entendent tout ce qu'il se dit sur Deschamps. Donc à force, ça doit aussi faire du chemin dans leurs esprits, ils ont peut-être aussi, je dis bien peut-être, envie de voir de changement-là puisqu'on en parle tous les jours» , a poursuivi le principal intéressé.
«Tout ça doit être compliqué» , a insisté Dupraz, qui pense le double champion du monde capable de tenir le cap. Et qui redoute surtout l'après. «Mais Didier Deschamps n'a pas perdu la main, il fait très bien son boulot, les générations passent et il obtient toujours des résultats. On l'oublie trop. Et on s'apercevra le jour où on ne gagnera pas, qu'il n'était pas si mal» , a terminé le consultant. Pour en avoir le coeur net, il faudra commencer par essayer autre chose. Reste à savoir quand.
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