Euro Espoirs : un plafond de verre à briser pour les Bleuets

Ce France-Autriche (1-2) de mardi a eu des airs du Suède-France (4-1) de 2014. Seulement des airs. Parce qu'en fin de compte, contrairement à la génération de Layvin Kurzawa, l'équipe de France Espoirs, figurant parmi les meilleurs deuxièmes des groupes de qualifications, participera bien à son quatrième Championnat d'Europe consécutif, en 2025.

Du 21 juin au 8 juillet en Slovaquie, les coéquipiers de Castello Lukeba, Maghnes Akliouche, Rayan Cherki, Arnaud Kalimuendo ou Hugo Ekitike tenteront de ramener un second titre aux Bleuets, après celui décroché en 1988.

Les générations dorées bredouilles

Quarts de finalistes en 2023 et en 2021, demi-finalistes deux ans plus tôt, les Bleuets ont connu une interminable période de disette en ne participant à aucune phase finale entre 2006 et 2019. Alors, si le nouveau format de la compétition (12 équipes au lieu de 8) les a aidés à enchaîner les qualifications ces dernières années, le fait qu'il n'y ait jamais eu mieux qu'une demi-finale à la clé depuis 2002 reste une anomalie.

En juin 2023, les jeunes joueurs de Sylvain Ripoll avaient été surpris par l'Ukraine (1-3). Une grosse surprise. La génération concernée ? Bradley Barcola, Elye Wahi, Enzo Le Fée, Pierre Kalulu, Amine Gouiri, Michael Olise, déjà Rayan Cherki ou Arnaud Kalimuendo. Deux ans plus tôt, c'est la bande d'Ibrahima Konaté, Dayot Upamecano, Moussa Diaby, Aurélien Tchouaméni, Houssem Aouar, Eduardo Camavinga, ou Youssouf Fofana, pour ne citer qu'eux, qui tombait de haut face aux Pays-Bas (1-2). Le buteur néerlandais Myron Boadu, qui n'a jamais su s'imposer à l'AS Monaco, avait inscrit un cruel doublé ce jour-là.

Enfin, en 2019, si les Bleuets avaient réussi à atteindre les demi-finales, c'est parce que la compétition ne concernait que 8 équipes et débouchait directement sur le dernier carré au sortir de la phase de groupes. La génération de Jean-Philippe Mateta et Mattéo Guendouzi, qui concernait déjà Aouar, Upamecano ou Konaté, avait pris une leçon face à l'Espagne (1-4).

Gagner l'Euro Espoirs promet-il un avenir brillant ?

Nombre de Bleuets n'ayant ainsi jamais réussi à performer lors d'un Euro Espoirs ont eu un grand début de carrière par la suite. Qu'en est-il des précédents vainqueurs de cette compétition ? Fabian Ruiz, Dani Olmo, Mikel Oyarzabal, Mikel Merino, ou Unai Simon, parmi les Espagnols vainqueurs en 2019, ont remporté l'Euro des grands cinq ans plus tard. Pas Pol Lirola en revanche, ni Junior Firpo, devenu international dominicain. Chez les Allemands battus en finale (1-2) cette année-là, Jonathan Tah est celui qui s'est le plus approché de l'excellence.

En 2021, l'Allemagne a battu le Portugal (1-0) en finale, mais à part Florian Wirtz, voire Nico Scholtterbeck, David Raum et Karim Adeyemi (toujours en Espoirs), difficile de détacher un joueur incontournable en 2024. Chez les Portugais, Diogo Costa, Vitinha, Rafael Leão, Francisco Conceição, Diogo Dalot ou Gonçalo Ramos ont été les plus en vue. Enfin, lors de la dernière édition, l'Angleterre de Cole Palmer, Anthony Gordon, Levi Colwill ou Angel Gomes venait à bout de l'Espagne dont une très grande partie de l'effectif a été sacrée championne olympique à Paris cet été. Chaque génération a bien sûr eu son lot de joueurs partis aux oubliettes, mais l'Euro Espoirs semble quand même bien porter son nom.

L'équipe de France va-t-elle remporter l'Euro Espoirs en 2025 ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» .