Il est coutume de dire que c'est à la fin du bal que l'on paie les musiciens. Ces dernières années, la sauterie s'est souvent bien terminée pour le Real Madrid avec six sacres en Ligue des Champions en l'espace d'une décennie. Une performance exceptionnelle mais peut-être finalement anormale.
En effet, la Maison Blanche ne pourra pas forcément enchaîner les titres dans la plus prestigieuse des compétitions européennes et connaîtra des périodes plus creuses. Une réalité que les supporters du club espagnol vont devoir accepter. Une période qu'ils vont certainement connaître cette saison.
Mbappé n'est pas bon, certes
Au 6 novembre, qui miserait sur un nouveau doublé du Real Madrid ? En Liga, les Merengue auront du mal à aller chercher le FC Barcelone, leader avec neuf points d'avance avec un match en plus. La raclée subie face au rival catalan (0-4), il y a onze jours, a mis un sacré coup au moral des fans madrilènes, conscients que la tendance s'est largement inversée après plusieurs années de domination. En Ligue des Champions, il sera au moins aussi compliqué pour le club quinze fois vainqueur de l'épreuve de défendre son titre avec déjà deux défaites en quatre matchs, à Lille (1-0), il y a deux semaines, et face à l'AC Milan (1-3), mardi. Une compétition dans laquelle les hommes de Carlo Ancelotti n'ont pas la même réussite que dans un passé récent, à l'image de Kylian Mbappé.
Depuis son arrivée dans la capitale espagnole, l'attaquant français est considéré comme le grain de sable venu enrayer la machine madrilène. Avec 8 buts en 14 matchs toutes compétitions confondues, l'ex-buteur du Paris Saint-Germain pourrait se cacher derrière un bilan comptable loin d'être infâmant. Mais l'impression visuelle ne ment pas et elle montre un joueur incapable de se mettre au niveau de sa nouvelle mission. Entre le problème de son positionnement qui n'est toujours pas résolu, son manque d'efficacité criant devant le but, son défaut persistant de ne pas réaliser les efforts défensifs et ses soucis extra-sportifs qui ont forcément une incidence sur ses performances, le capitaine de l'équipe de France n'y est pas. Néanmoins, il serait trop facile de ne se concentrer que sur lui.
Kroos, Joselu et même... Bellingham
Une question est trop peu revenue sur le tapis depuis quatre mois : qui est le successeur de Toni Kroos ? Après une décennie à tenir le milieu de terrain d'une main de fer, l'Allemand n'aurait pas eu dans l'immédiat un suppléant digne de lui. Sauf que les dirigeants espagnols ont fait le choix très curieux de ne pas recruter le moindre joueur, au moins pour faire le nombre. Aurélien Tchouaméni, son remplaçant naturel, n'est pas du tout au niveau, à tel point que le Français est souvent replacé en défense centrale pour compenser certaines absences. Une polyvalence qui lui joue des tours alors qu'Eduardo Camavinga et Federico Valverde passent entre les gouttes car capables d'être plus performants à d'autres postes, la plupart du temps sur les côtés.
La saison passée, Jude Bellingham a masqué énormément de carences. Début novembre, le milieu anglais avait déjà inscrit 13 buts. Aujourd'hui, il n'a toujours pas trouvé le chemin des filets. Il a fait très fort en prenant contre-nature la succession de Karim Benzema, bien épaulé par le mésestimé Joselu. En perdant beaucoup d'énergie à compenser les absences de repli de ses partenaires offensifs et sans un 9 de métier pour prendre le relais, le Britannique a explosé en plein vol et ne sait plus où se placer ou quoi faire. Une perte d'équilibre totale à laquelle il faut ajouter le manque de solidité d'une défense friable et pas aidée par la récente grave blessure de Daniel Carvajal. Autant de problèmes que le Real Madrid va devoir résoudre pour espérer remonter une pente devenue particulièrement ardue.
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