Depuis un an et demi, la carrière sportive de Rafael ne ressemblait plus à grand-chose. Gravement blessé au tendon rotulien du genou gauche contre Vasco da Gama (2-0) en juillet 2023, le Brésilien avait fait son retour sur les terrains en mars dernier. Mais l'expérience avait tourné court. Confronté à une série de pépins physiques, l'ancien Lyonnais n'a pu jouer que trois matchs avant de subir une fracture de la rotule de ce même genou.
Son indisponibilité, d'abord évaluée à deux mois, s'est éternisée, et a poussé l'Auriverde à prendre sa retraite au terme de son contrat, fin 2024. Mais Rafael, en bon guerrier, est revenu sur les terrains dimanche, spécialement pour le match du titre de Botafogo, le dernier de sa carrière.
De la D2 brésilienne à la suprématie sud-américaine
À part une entrée en jeu de 11 minutes en Copa Libertadores en avril dernier, avant sa rechute, Rafael n'a donc pas joué de la saison. Symboliquement, son entraîneur Artur Jorge a décidé de le convoquer pour le match du titre à l'occasion de la dernière journée du championnat brésilien contre São Paulo (2-1) dimanche. Les jeux étant faits (Botafogo avait trois points d'avance avant la rencontre sur Palmeiras, qui perdait dans le même temps contre Fluminense), le technicien portugais a offert une fin de carrière émouvante au latéral droit. Entré en jeu dans le temps additionnel à la place de Luiz Henrique, l'ex-international brésilien (2 sélections en 2012) a assisté au but vainqueur de Gregore, scellant le premier titre national d'O Glorioso depuis 1995.
Plus qu'une récompense, la consécration pour Rafael, qui avait signé pour son club de coeur en septembre 2021, lorsque Botafogo évoluait encore en deuxième division brésilienne. De la remontée à l'apogée, Rafael a donc tout vécu. Principalement à distance cette saison, où son équipe a triomphé en remportant la Copa Libertadores et donc le Brasileirão le jour de sa retraite. «Son histoire à Botafogo est celle de l'amour, du dépassement et du dévouement. Il est revenu au Glorioso dans l'un des moments les plus difficiles de l'histoire. Il a été blessé, mais n'a jamais cessé de se battre et de rêver. Aujourd'hui, il fait ses adieux au terrain, laissant un héritage éternel, la conquête de l'Amérique», a salué le club carioca dans un vibrant communiqué.
Un premier titre depuis son époque mancunienne
Mis à l'honneur par Botafogo au coup de sifflet final, félicité par John Textor, Rafael n'a absolument pas cherché à cacher son émotion débordante. Il n'y a sans doute rien de plus beau, pour un footballeur, que de remettre le club de son enfance sur le devant de la scène, mais le goût du trophée lui avait échappé. Il n'en avait pas gagné à Istanbul Basaksehir (2020-2021), ni à l'Olympique Lyonnais (2015-2020), club avec lequel il avait disputé 138 rencontres.
Formé à Fluminense, le jumeau de Fabio - avec lequel il partage une ressemblance physique confondante - avait fait ses débuts professionnels à Manchester United. Entre 2008 et 2015, il a gagné trois fois la Premier League, deux fois le Community Shield, une League Cup et une Coupe du monde des clubs. Mais surtout, le coeur de tous les supporters des clubs par lesquels il est passé.
L'émotion de Rafael après le sacre de Botafogo
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