Toulouse a évité le piège de très peu. Dans le cadre des 32es de finale de la Coupe de France, le vainqueur de l'édition 2023 est allé chercher une qualification très difficile sur le terrain des Hauts-Lyonnais (0-0, 2-4 tab), le 21 décembre. Un déplacement qui n'a pas été de tout repos, notamment pour Aron Dønnum (26 ans).
Dønnum et le totem d'immunité accordé aux supporters
Réputé pour son caractère jovial mais aussi très franc, l'ailier norvégien a peu apprécié cette visite chez le pensionnaire de National 3. S'il ne s'exprime pas encore en français, le Nordique a appris la langue locale avec des insultes qui ont fusé dans tous les sens durant plus de deux heures. De quoi l'irriter et le pousser à répondre aux provocations des supporters locaux en mettant ses mains derrière les deux oreilles après avoir converti son tir au but. Une manière de calmer ses interlocuteurs en douceur et sans hausser le ton. Un geste pourtant banal et pacifique qui lui a été reproché.
Présent en conférence de presse, le Toulousain a dénoncé le totem d'immunité accordé aux supporters en France. «Les supporters peuvent dire ce qu'ils veulent, c'est devenu normal d'insulter les joueurs et on ne peut rien dire... On le voit bien : dès que j'ai célébré, ça a été souligné et on me l'a reproché. Je trouve ça très étrange, au fond : on ne peut jamais s'exprimer, et je n'ai même pas dit un mot. Quand on se fait insulter, on ne peut pas répondre... Même si on en a envie, c'est la règle. Alors, j'ai au moins voulu célébrer à ma façon» , s'est justifié le Pitchoune, vendredi.
A. Dønnum – «Pourquoi j'ai fait ça ? Et pourquoi pas ?»
Si l'affaire, si on peut parler d'affaire, a été classée sans suite et que tout le monde ou presque est passé à autre chose, le Scandinave a assumé et répété que c'était le seul moyen pour les joueurs de ne pas se laisser marcher sur les pieds. «Pourquoi j'ai fait ça ? Et pourquoi pas ? On a joué sur le pire terrain que j'ai vu dans toute ma carrière face à une équipe qui a mis beaucoup d'agressivité, même si c'est également vrai que le tacle de Niklas Schmidt n'aurait pas dû avoir lieu» , a poursuivi le joueur passé par le Standard de Liège.
Il a même évoqué un sentiment d'insécurité ambiant durant ce genre de rencontres. «On ne se sentait pas en sécurité, les supporters nous ont hués et traités de tous les noms durant tout le match. Comme d'habitude, certes... Mais dans ce petit stade, on les entendait beaucoup plus que dans les grandes enceintes. J'ai marqué, et j'ai ensuite fait ça pour leur lancer : 'Vous voulez parler maintenant, après l'avoir fait pendant tout le match ?'» , a terminé Dønnum. Qu'il soit rassuré : les Violets accueilleront Laval, le 15 janvier, lors du prochain tour.
Que pensez-vous de la réaction d'Aron Dønnum ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …