Newcastle : Isak, digne héritier du Z

En quittant le Paris Saint-Germain à l'issue de la saison 2015-2016, Zlatan Ibrahimovic a voulu laisser un petit cadeau aux dirigeants du club de la capitale. Un présent alors âgé de 16 ans qui évoluait encore dans les équipes de jeunes de l'AIK dénommé Alexander Isak.

Qu'aurait été la carrière de l'attaquant né à Solna si les décideurs parisiens avaient suivi les conseils de leur ex-superstar ? Difficile de le savoir. La chose qui est certaine aujourd'hui, c'est que le môme en question a bien grandi et fait partie des tous meilleurs joueurs de la planète.

Un chemin tortueux à ses débuts

Une évidence ? Pas vraiment. Après une première saison très intéressante avec son club formateur (13 buts en 29 matchs), le Suédois a pris la direction du Borussia Dortmund, où il n'a jamais pu briller (1 but en 13 matchs). Un passage compliqué qui a poussé la formation allemande à l'envoyer en prêt à Willem II, aux Pays-Bas, où il a bouclé la campagne 2018-2019 avec 14 buts et 7 passes décisives en 18 matchs. Une aubaine pour le vice-champion d'Europe, qui après avoir investi 8,6 millions d'euros, a récupéré 15 millions d'euros avec sa vente à la Real Sociedad en 2019.

A l'aube de ses 20 ans, dans un championnat aussi relevé que la Liga, Isak pouvait-il confirmer les attentes placées en lui ? Ses deux premières saisons ont prouvé que oui. Avec 33 réalisations et 5 offrandes en 89 rencontres, le Scandinave a fait le travail, et plutôt bien. En tout cas plus que sur son troisième exercice dans le Pays Basque, qui a suivi son bon Euro à travers l'Europe, lors duquel il a affiché un bilan assez décevant de 10 buts en 41 sorties. Pas de quoi refroidir Newcastle, qui n'a pas hésité à payer 70 millions d'euros pour le recruter à l'été 2022.

Isak en feu depuis deux mois et demi

Depuis ? Isak a franchi un cap, voire plusieurs. Ses premiers pas en Premier League ont été encourageants avec ses 10 buts en 22 matchs en 2022-2023. Avant l'explosion. En 2023-2024, le joueur le plus cher de l'histoire des Magpies – avec Sandro Tonali – a fini sa campagne avec 21 buts en 30 matchs au compteur, échouant à la troisième place des meilleurs buteurs derrière Erling Haaland (27) et Cole Palmer (22). La meilleure performance de sa jeune carrière en attendant de faire mieux.

Faire mieux, Isak est parti pour. Après 18 matchs en 2024-2025, il a déjà marqué à 13 reprises. Et même 15 fois si on élargit à toutes les compétitions après son but inscrit sur la pelouse d'Arsenal (0-2), mardi, en demi-finale aller de la Carabao Cup. Après un démarrage poussif (1 but en 6 matchs), il n'est resté muet que trois fois sur ses 15 derniers matchs. Il a d'ailleurs marqué à chacune de ses 7 dernières parties en Premier League avec des buts contre Liverpool, Brentford, Leicester, Aston Villa, Manchester United, Tottenham, et même un triplé contre Ipswich.

Pas du Zlatan, mais du Zlatan quand même

Des chiffres et des chiffres, mais Isak sur un terrain, ça ressemble à quoi ? A beaucoup de joueurs et à peu dans le même temps. Sa grande taille (1,92m) pourrait nous faire croire qu'il est un as du jeu aérien, mais il n'en est rien. Sa spécialité ? Être loin du but, pour commencer, afin d'organiser le jeu, se donner du temps et en offrir à ses partenaires. Un attaquant capable de distribuer quand il le souhaite et de finir quand il le faut. Il fait par exemple partie des trois joueurs qui cadrent le plus de frappes cette saison (66% de ses tirs).

Un style qui rappelle celui d'un de son compatriote cité plus haut. Si son aîné et modèle était un joueur bien plus complet – quoique lui aussi peu efficace dans son jeu de tête si ce n'est sur la fin de sa carrière – Isak se défend bien et n'a pas d'équivalent en Premier League ni même dans le football actuel. Un genre de faux numéro 9, second attaquant mais surtout redoutable finisseur selon les circonstances qui ferait saliver Pep Guardiola. Malheureusement pour l'entraîneur de Manchester City, il aura du mal à pouvoir compter sur lui à l'avenir.

Un bel avenir pour Newcastle ?

Pourquoi ? Car Newcastle n'a pas l'intention de le laisser partir alors qu'il pratique son meilleur football à seulement 25 ans. Avec un contrat qui expire en juin 2028, Isak sait qu'un départ est impossible à moins d'une fleur de ses dirigeants. Ceux-ci ne sont clairement pas pour puisqu'ils ont fixé son prix de transfert à 180 millions d'euros. Une somme qu'aucun club ne paiera, et encore moins Arsenal, le plus intéressé par son profil. S'il souhaite tutoyer les sommets, ce sera à St' James Park et nulle part ailleurs.

«Jouer en Premier League pour un club comme Newcastle avec une base de fans comme celle-ci est très spécial» , a récemment fait savoir l'acolyte de Viktor Gyökeres, conscient qu'il est parti pour rester un bon moment avec les Toons. Tout sauf une mauvaise nouvelle au vu de la forme actuelle du club anglais, où le trio derrière lui formé par Sandro Tonali, Bruno Guimarães et Joelinton fait des merveilles. Une équipe qui semble enfin calibrée pour jouer les premiers rôles. Avec Isak en chef de meute.

Que pensez-vous du niveau actuel d'Alexander Isak ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...