Pour l'Olympique de Marseille la pilule est difficile à avaler. Si le club phocéen est déçu par son élimination en 16e de finale de la Coupe de France face à Lille (1-1, 3-4 tab), un autre épisode a généré une certaine colère au sein de la direction. Ce que l'OM ne digère pas, c'est l'expulsion en fin de match de son directeur du football Medhi Benatia.
Benatia calme De Zerbi, puis se fait expulser
On est à la toute fin du temps additionnel et Luis Henrique parvient à égaliser d'une frappe somptueuse depuis l'extérieur de la surface, envoyant les deux équipes à la séance des tirs au but. Le président de Lille Olivier Létang, vexé par le scénario de la rencontre, attrape le bras du quatrième arbitre pour, selon ses dires, reprocher au corps arbitral d'avoir «fait jouer 25 secondes de plus, en plus du temps additionnel» .
Témoin de la scène, Roberto De Zerbi n'accepte pas et interpelle Létang. Pour apaiser la situation, Benatia intervient et éloigne son entraîneur. Mais il revient alors vers le quatrième arbitre, qui lui reproche alors de le menacer en pointant le doigt vers lui. Selon la version de l'OM, le dirigeant pointait la surface de réparation lilloise en demandant au quatrième arbitre de rappeler à Clément Turpin qu'il avait oublié un penalty sur Jonathan Rowe.
P. Longoria – «je n'accepte pas»
Pour Pablo Longoria, son directeur du football ne méritait pas d'être expulsé. Sur RMC, le président marseillais est sorti de sa réserve pour pointer du doigt la différence de traitement ressenti. «C'est un sentiment d'injustice pour une chose. Quelque chose que je dis souvent, et je ne change pas mon message. C'est un message de cohérence, un message d'équité pour tout le monde. On a vu qu'à la mi-temps, Medhi Benatia est descendu dans le tunnel pour parler aux joueurs, aux coachs et calmer tout le monde, en leur disant qu'il n'y avait pas but (refusé à Maupay pour une main à la 38e, ndlr), que c'était bien de l'annuler. Et en même temps voir ce qu'il se passe à la fin du match, je suis surpris. C'est quelque chose que je n'accepte pas.»
«Je n'accepte pas ce que je considère comme une attaque, quand quelqu'un touche un membre de ma famille. Donc je réagis, poursuit le dirigeant espagnol. Tous mes collaborateurs sont de ma famille. Moi, comme président, je défends ma famille, et comme institution, on doit défendre tous nos collaborateurs. Spécialement ici dans un contexte où je ne comprends pas ce qu'il s'est passé, même avec toutes les explications après des arbitres. Ce que Medhi Benatia a dit, c'est 'dis-lui qu'il y avait penalty' (sur Jonathan Rowe, ndlr). En signalant la surface de réparation.»
Longoria pointe l'attitude des arbitres en France
Dans cette interview, Longoria a critiqué le comportement des arbitres en France. Passé par Huelva, l'Atalanta, Sassuolo, la Juventus ou encore le FC Valence, l'Espagnol estime que les hommes au sifflet n'ont pas la bonne attitude dans l'Hexagone. «La manière dont je me sens traité ici par les arbitres, c'est totalement différent de comment je me sentais traité en Espagne ou en Italie. J'ai travaillé pratiquement trois saisons en Espagne, j'ai eu un problème avec un seul arbitre qui m'avait très mal parlé, et on avait solutionné ça avec le dialogue. Mais ici il n'y a pas de dialogue, on ne se met pas dans la position de l'autre, c'est toujours une situation où l'arbitre exerce son autorité de manière véhémente, très autoritaire, et ne cherche pas le dialogue avec les joueurs, les dirigeants. Nous sommes tous acteurs du jeu, on a besoin de tout le monde, il faut une coopération. Mais pour cela il faut que les deux parties coopèrent.»
Et de poursuivre : «Sur le match d'hier, il y a un but dans la dernière minute, avec des émotions à 100% pour les deux équipes, et tous les acteurs. Est-ce que ce ne serait pas plus intelligent à ce moment-là de dire 'tranquille', de calmer tout le monde ? Pourquoi créer de l'agitation ? Pourquoi sortir un carton rouge à 50 mètres pour expulser un dirigeant qui n'est même pas sur la feuille de match ?» La question a alors été posée à l'Espagnol : Benatia est-il victime d'un «délit de sale gueule» ? «Ecoutez, il y a un narratif autour de Medhi ces dernières semaines que je n'aime pas et que je tiens à condamner. Vous avez vu notre communiqué lundi dans lequel on dénonce des propos (prononcés sur RTL, ndlr) sur un dirigeant "sulfureux" , un club qui fait le "ménage" , dans lequel on parle de méthodes pour déstabiliser les joueurs… Tout est permis. Ce n'est malheureusement pas la première fois qu'on vit cette situation cette saison.»
«Je dois défendre l'institution, je dois défendre mes collaborateurs. Et je ne peux pas permettre qu'un collaborateur soit traité différemment des autres dirigeants. Je le dis pour moi-même aussi. J'ai été sanctionné cette saison pour avoir dit à l'arbitre : "tu ne supportes pas la pression, my friend". L'arbitre a dit que j'ai été menaçant. On a identifié en parallèle cinq ou six situations (avec d'autres dirigeants, ndlr) où il a été dit que l'arbitre n'a pas été impartial, orienté pour un certain club… Et on est l'unique équipe à avoir été sanctionnée par la commission de discipline. Le traitement n'est pas le même pour tous» , conclut Longoria. Le message est passé.
VIDEO : l'OM publie la séquence amenant à l'exclusion de Benatia
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