

Mohamed Salah n'a plus grand-chose à prouver au très haut niveau. En club, son oeuvre est largement documentée, ses records parlent pour lui et son influence dépasse depuis longtemps le simple cadre sportif.
Mais avec l'Égypte, une question persiste, presque cruelle : comment un joueur de cette dimension peut-il encore courir après un titre majeur avec son pays ?
Une légende sans couronne continentale
Sur le plan individuel et collectif, l'Égyptien a coché presque toutes les cases. Leader offensif d'un Liverpool redevenu une place forte européenne suite à son arrivée à Anfield en 2017, double Joueur africain de l'année, référence mondiale à son poste depuis près d'une décennie, le Pharaon s'est construit une carrière de sommet. En sélection, son impact est tout aussi massif, avec un statut de capitaine et une responsabilité offensive assumée à chaque grande échéance depuis 2011 (62 buts en 107 sélections).
Mais la CAN reste une blessure ouverte pour l'ancien joueur de l'AS Roma. Battu en finale en 2017 puis en 2022, Salah traîne aussi le traumatisme de l'édition 2019, organisée en Égypte, où les septuples champions d'Afrique avaient été éliminés dès les huitièmes de finale par l'Afrique du Sud (0-1). Trois échecs majeurs, dont un à domicile, qui pèsent lourd dans l'évaluation de son héritage international et alimentent ce sentiment d'inachevé qui accompagne encore sa trajectoire avec la sélection la plus titrée du continent.
Le Maroc, la dernière fenêtre
Cette CAN au Maroc intervient dans un contexte personnel plus fragile qu'il n'y paraît. À Liverpool, Salah traverse une période d'instabilité inattendue, marquée par des tensions internes et un récent craquage public qui a ravivé les interrogations sur sa place dans le projet à moyen terme. Rien n'indique qu'il retrouvera après la CAN un rôle aussi central qu'auparavant, ni même qu'il poursuivra son aventure sur les bords de la Mersey malgré sa récente réintégration pour la rencontre face à Brighton (2-0).
À 33 ans, l'équation est claire : le temps n'est plus un allié. La CAN 2027 se jouera à un âge où ses capacités physiques ne seront plus garanties au même niveau. Le Maroc représente donc une fenêtre rare, peut-être unique, pour solder les finales perdues, effacer l'échec de 2019 et offrir à l'Égypte une huitième étoile. Soit Salah franchit enfin ce seuil continental et s'invite plus franchement dans la discussion aux côtés de Samuel Eto'o, soit il restera cette légende immense dont l'histoire africaine se sera écrite sans couronnement.
Mohamed Salah peut-il remporter la prochaine CAN avec l'Égypte ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...