

Dans une sélection longtemps en quête d'un nouveau dépositaire du jeu, Ibrahim Maza (20 ans) s'est installé sans bruit mais sans détour. Son choix de représenter l'Algérie plutôt que l'Allemagne, à un âge où beaucoup temporisent, a surpris. Sur le terrain, il a surtout donné du sens à cette décision, en répondant présent dès ses premières apparitions.
Une attitude de leader
Au Maroc, le Berlinois s'est rapidement imposé comme un point d'ancrage naturel du jeu algérien. Entré en cours de match contre le Soudan (3-0), le milieu offensif a marqué son premier but en sélection, une apparition décisive qui a immédiatement changé son statut dans le groupe. Cette efficacité précoce lui a ouvert les portes du onze de départ face au Burkina Faso (1-0), où il a assumé un rôle de meneur, cherchant constamment à orienter le jeu vers l'avant et à donner du rythme aux séquences.
Titularisé sous pression, Maza n'a pas modifié son approche. Malgré deux occasions franches manquées, son influence s'est mesurée à sa capacité à se rendre disponible entre les lignes, à provoquer et à faire vivre le ballon dans les zones décisives. Une attitude qui tranche avec son âge et correspond à ce que l'Algérie attend traditionnellement de ses créateurs : des joueurs capables d'assumer le jeu, d'absorber la responsabilité et de rester centraux dans les temps forts comme dans les moments plus exposés.
Une intégration rapide à Leverkusen
Avec le Bayer Leverkusen, le milieu algérien a enchaîné les prestations de référence dès son arrivée, au point de cumuler cinq distinctions de joueur du match toutes compétitions confondues depuis le début de la saison. En Ligue des Champions, le Fennec a été élu meilleur joueur face à Benfica (2-3) puis à Manchester City (0-2), avant de récidiver en DFB Pokal en éliminant le Borussia Dortmund (0-1). Des récompenses qui traduisent un impact constant face à des adversaires de tout premier plan.
Repositionné plus bas par Kasper Hjulmand dans un double pivot aux côtés d'Aleix Garcia, Maza n'a pas perdu sa capacité à casser des lignes, mais a ajouté une lecture plus complète du tempo pour combiner justesse, volume de jeu élevé, personnalité et une influence croissante dans la récupération comme dans la projection avec ou sans ballon. Une montée en puissance forcément remarquée suite au vide laissé par Florian Wirtz après son départ pour Liverpool lors du dernier mercato estival.
Le Barça surveille sa progression
Cette progression fulgurante n'est pas passée inaperçue. Ses prestations en club comme en sélection ont placé son nom sur les radars de plusieurs grands clubs européens, dont le FC Barcelone, attentif à son profil hybride et à sa capacité à évoluer dans des contextes tactiques variés, aussi bien comme organisateur que comme créateur avancé. Recruté l'été dernier pour 12 M€, Maza a déjà changé de dimension sur le marché, porté par une exposition européenne et internationale accélérée.
Pour l'Algérie, l'enjeu dépasse la simple révélation d'un jeune joueur. Maza incarne une continuité, celle d'un football qui a toujours valorisé les créateurs capables de faire jouer les autres tout en assumant la pression (Belloumi, Madjer, Mekhloufi, Dahleb...). Sans s'enflammer, son installation rapide au sein de la Khadra et son intégration naturelle au plus haut niveau dessinent une perspective claire. Plus qu'une promesse, il représente déjà un coup d'avance, sportif et symbolique, pour une sélection en quête de repères durables.
Quelle progression pour Ibrahim Maza ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...