

En s'inclinant à Bordeaux, Lyon a perdu une bataille mais n'a pas perdu la guerre. Ainsi pourrait-on résumer le sens des propos tenus mercredi par Jean-Alain Boumsong (29 ans, 26 matches de L1 cette saison, 1 but), longuement interviewé par L'Equipe. Pour le défenseur des tenants du titre, un huitième sacre est encore possible. A condition de s'imposer vendredi à Gerland. «Le match de vendredi, contre le PSG, il est…, je ne veux pas utiliser un mot trop fort, mais il est déterminant, oui. Si on ne gagne pas, il y a de grandes chances que le titre nous échappe» , estime l'international tricolore, qui veut croire au début d'une nouvelle série, positive, pour l'OL, qui n'a gagné que deux de ses dix derniers matches.
L'ancien de la Juventus y va de sa prédiction. «Les Marseillais disent que cela ne dépend que d'eux, que s'ils gagnent tous leurs matches, ils seront champions. Mais je pense que, nous aussi, si on gagne tous nos matches, on sera champions» , pronostique-t-il. S'il ne conteste pas les insuffisances de son équipe dans le jeu, Jean-Alain Boumsong appelle ses partenaires à se concentrer sur ce qui fonctionne, à savoir le mental, et à donner un peu plus pour le collectif. «Quand je jouais contre Lyon, avant, je trouvais qu'il y avait beaucoup de mouvement et de compensation. Il faut revenir à ces bases» , explique l'ancien Auxerrois.
«Etre heureux ensemble»
Au passage, Jean-Alain Boumsong vient à la rescousse de Claude Puel, de plus en plus critiqué pour ses principes de jeu trop frileux. Pour le stoppeur, peu utilisé en début de saison par son entraîneur, ce dernier serait certes «rigide» mais ouvert au dialogue et guidé par une noble conception de son sport. «Si un jour je devais entraîner, j'appliquerais beaucoup de ces principes. On retrouve les mêmes chez Mourinho, chez Benitez, chez Domenech, chez Hiddink : privilégier une force défensive, mais passer très vite en phase offensive. Le malentendu est là. On doit absolument progresser dans la transition entre les deux phases, c'est ce qui nous manque.»
Et l'international tricolore de conclure, philosophe : «il y a une devise que j'aime : «La sagesse conçoit, la force construit, la beauté orne.» Cela s'applique au foot. Mais dans l'ordre.» Redevenus outsiders, les Gones doivent revenir à des idées simples, selon Jean-Alain Boumsong, décidément à l'aise dans le maniement des concepts. «Les gens pensent qu'on a perdu le titre. Pas nous. Et puisque tout le monde le pense, qu'est-ce qu'on a à perdre ? Essayons d'être heureux ensemble pendant ces six derniers matches.» Le bonheur ? Les Lyonnais ont six matches pour montrer qu'il peut être la clé de la réussite, en football aussi.