

Paul Le Guen n'est pas homme à se répandre dans les médias. Le long entretien accordé par le technicien breton à L'Equipe, vendredi, n'en a que plus de poids. Au moment de quitter le Paris Saint-Germain, l'entraîneur estime pouvoir se regarder dans la glace. «J'aurais adoré faire dix ans au PSG, c'est mon club. J'y ai connu des émotions fortes. Mon bilan est positif. On m'a demandé de sauver le club de la relégation, et de le remonter dans les premières places du championnat, on l'a fait. Il y a une Coupe de la Ligue, une finale de Coupe de France, un quart de finale de Coupe d'Europe. Après, on peut toujours discuter...» Pudique, Paul Le Guen avoue néanmoins une certaine émotion. «Ce n'est pas la première fois que je tourne une page, je sais les tourner. C'est dur de quitter Paris bien sûr. On ne part pas le coeur léger, mais je ne veux pas me plaindre. Je suis déjà formidablement content d'avoir fait deux ans et demi... J'aimerai toujours Paris.»
Paul Le Guen n'esquive pas les questions à propos des récentes passes d'armes médiatiques. Les propos de Claude Makelele en premier lieu. «Je veux qu'il sache (…) que je suis d'accord avec lui sur tous ses propos, dernièrement. Il a dit que nous avions une relation respectueuse et cordiale. Je suis d'accord, explique Le Guen. Il m'a toujours rendu la confiance que je lui ai accordée, il me relayait parfaitement dans le vestiaire car nous nous connaissons depuis longtemps… Ensuite il a dit que je n'étais pas le meilleur entraîneur qu'il ait connu. Il a raison. Et il a rajouté aussi qu'il n'était pas le meilleur joueur que j'ai entraîné. Il a raison.»
Alain Roche exécuté
A propos de celui dont il fit son capitaine, le futur ex-coach nie s'être opposé à sa venue, mais concède ne jamais avoir compris pourquoi le club proposait quatre ans de contrat. Paul Le Guen aborde également un sujet qui fâche plus franchement : ses relations avec les dirigeants et le staff sportif du club. Si Sébastien Bazin est épargné ( «J'ai toujours eu une relation courtoise mais sans affection» ), le responsable du recrutement Alain Roche s'attire des commentaires peu amènes. L'arrivée de Mateja Kezman fut l'occasion d'une guerre ouverte. «Alain, je connaissais sa personnalité. Je savais que je ne pourrais pas compter sur lui pour m'aider à défendre au mieux les intérêts sportifs du club. Il cherche constamment à faire allégeance avec l'autorité, mais je ne mesurais pas à quel point son incompétence et sa médiocrité allaient me pénaliser» , assène Paul Le Guen, qui envoie là un bel Exocet en guise de discours de départ. Son successeur, Antoine Kombouaré, devra décidément faire preuve de diplomatie et de sens politique…