Couper toute répercussion néfaste du désastre bleu sur le championnat de France : tel est le voeu des présidents de Ligue 1. A Marseille et à Brest, Jean-Claude Dassier et Michel Guyot ont d'ailleurs tranché dans le vif il y a plusieurs semaines. Les casques audio, si visibles sur les têtes de nos tricolores en Afrique du Sud, sont bannis sur la Canebière et à la pointe du Finistère. A l'heure où tout est question de communication et d'image, on peut aisément comprendre la décision des décideurs olympien et breton.
«Ce n'est pas une solution»
Le signal est fort donc, mais n'est pas forcément apprécié des intéressés. A l'OM, c'est ni plus ni moins le capitaine Mamadou Niang qui est monté au créneau, dimanche dans le JDD, en affichant son désaccord avec son président Jean-Claude Dassier. «Notre président décide, je m'exécute. Mais je suis dubitatif. Je ne pense pas que ce soit une solution, lâche l'attaquant sénégalais. La saison dernière, on avait le droit de porter le casque et on a fait le doublé !» L'argument est plus que recevable, surtout après 17 ans de disette pour le club phocéen.
Pour le meilleur buteur du championnat de France en 2009-2010 (18 buts), l'isolement des joueurs dans la musique n'a rien à voir avec de l'arrogance ou de l'irrespect envers l'extérieur. «Avant un match, un joueur peut tout simplement avoir besoin de se concentrer», plaide Mamadou Niang. A partir du moment où ce moyen de concentration est payant sportivement, difficile de le contester. Même si ce n'est pas la plus collective et la plus partagée des préparations…
«On invente toujours des problèmes !»
Interdire les casques serait alors un coup d'épée dans l'eau ? Le Marseillais a un avis tranché sur la question : «On invente toujours des problèmes ! Les joueurs de Ligue 1 n'y sont pour rien si l'équipe de France a mal joué. Et ce n'est pas parce que les Bleus vont enlever leurs écouteurs qu'ils gagneront la Coupe du monde !» Implacable, quoique dans un premier temps l'équipe de France a bien besoin de redorer son image et de reconquérir le public. Mais la Ligue 1 devait-elle vraiment s'associer à l'opération séduction ? Entre joueurs et dirigeants, les opinions divergent…