Cochée depuis de longues semaines, la date du 21 octobre et du déplacement du Paris Saint-Germain au Borussia Dortmund, est l'objet de toutes les craintes au sein de la direction du club de la capitale. En effet, depuis que Robin Leproux a mis en place un système de placement aléatoire dans certaines tribunes du Parc des Princes fréquentées auparavant par les kops de Boulogne et Auteuil, ces derniers ont déserté l'enceinte parisienne. Pour se trouver d'autres terrains de jeu…
Ce jeudi, à l'occasion de la 3e journée de la phase de poules de l'Europa League entre Dortmund et le PSG, le BVB Stadion devrait ainsi accueillir 220 supporters français escortés par douze stewards dans quatre bus «officiels». En parallèle, le contingent pourrait doubler, avec 300 supporters, principalement issus du kop Boulogne, qui ont prévu de rallier l'Allemagne par leurs propres moyens. Un déplacement massif que craignent les responsables parisiens.
Des mesures déjà prises
« On sait que des gens violents veulent se mêler aux supporters. Les polices française et allemande sont sur les dents», a déclaré Robin Leproux sur RMC. De son côté, l'UEFA a classé cette rencontre comme «match à risques». Les craintes ? Des affrontements entre Boulogne et Auteuil, auxquels pourraient se joindre des supporters allemands. Parmi les Ultras français, certains interdits de stade dont les identités ont été divulguées aux services de police locaux devraient être présents. Les informations transmises ont déjà permis à la police allemande d'interpeller deux supporters ce jeudi matin. Ces derniers n'encourent pas de poursuite, mais ne seront relâchés qu'à l'issue de la rencontre.
Pour tenter de maintenir sous contrôle la situation, le patron de la cellule anti-hooligan rattachée au ministère de l'Intérieur, Antoine Boutonnet, fera le déplacement ce soir. La police française a également imposé aux interdits de stade de venir pointer au commissariat dans la soirée. Par ailleurs, et alors que certains supporters ont déjà vu leur billet invalidé, l'avocat de certains d'entre eux, maître Gilbert Collard, a prévenu ses clients : «J'ai donné comme consigne de ne pas effectuer ce déplacement. Je leur ai surtout expliqué que s'il y avait des troubles, cela ne pourrait que desservir la cause judiciaire que nous défendons.»
Le gouvernement pourrait dire «merci» aux grévistes !
Il est vrai que tous débordements renforceraient l'inflexibilité sécuritaire du président du PSG, Robin Leproux. Mais un événement imprévu il y a plusieurs semaines pourrait bouleverser les plans de ces supporters parisiens, à savoir la grève contre la réforme des retraites et la pénurie de carburant qui l'accompagne. D'anciens membres du kop d'Auteuil auraient déjà renoncé à rejoindre Dortmund. D'autres vont-ils les imiter ? Réponse ce soir. Paradoxalement, le gouvernement et le ministère de l'Intérieur remercieront peut-être les bloqueurs des raffineries…