Revenu sur le banc en décembre dernier pour succéder à Elie Baup, José Anigo ne sera plus l'entraîneur de l'Olympique de Marseille la saison prochaine. Ça, on le savait déjà et l'officialisation de l'arrivée de Marcelo Bielsa avait ôté les derniers doutes. Mais il a également confirmé dimanche soir son départ de la cité phocéenne pressenti depuis plusieurs semaines.
«Il y a un moment où il faut savoir laisser un peu de place. Les événements de la vie m'ont montré qu'il fallait s'ouvrir sur d'autres perspectives. C'est possible de continuer à travailler pour Marseille, mais loin de Marseille sûrement» , a indiqué l'entraîneur intérimaire de l'OM au micro de Canal+. Anigo pourrait notamment superviser des joueurs au Maroc pour le club phocéen. On devrait en savoir plus d'ici la fin de semaine puisqu'il a donné rendez-vous jeudi, avec Vincent Labrune, pour expliquer sa décision et évoquer son futur.
Anigo a besoin de se reconstruire
Les raisons sont en partie connues. Anigo a sans doute accepté un poste bien trop exposé pour une personne régulièrement au coeur des débats à Marseille, et il a cristallisé les rancoeurs avec son retour en première ligne alors que les résultats de l'équipe ne répondaient pas aux attentes du début de saison. Du coup, l'ancien «minot» a traversé des derniers mois très difficiles. Bien trop pour un homme touché par l'assassinat de son fils en septembre dernier et choqué par des tags réclamant son départ en y mêlant ce triste épisode.
«J'ai besoin de souffler un peu. Je veux sortir du contexte marseillais, qui est très compliqué, très lourd et retrouver les miens. J'ai beaucoup donné pour l'OM et le foot à Marseille et on n'est pas souvent respecté. Les gens ont la mémoire courte. Ici c'est très particulier aussi. J'ai besoin de me reconstruire un peu en tant qu'homme, en tant que papa et en tant que mari» , a-t-il confié à beIN Sports.
Un coup d'éclat et des rumeurs
Ancien défenseur de l'OM (1979-1987), Anigo s'était notamment distingué en tant qu'entraîneur lors de la saison 2003-2004 en succédant à Alain Perrin pour emmener l'équipe en finale de la Coupe UEFA (perdue contre Valence) avec notamment un grand Didier Drogba et les éliminations de Liverpool, l'Inter Milan et Newcastle. Orphelin de l'attaquant ivoirien la saison suivante, il ne résistera pas aux mauvais résultats. Cette expérience restera tout de même une belle réussite sur la scène européenne. Malheureusement, ce sont surtout de nombreuses rumeurs qui resteront associées à son nom.
Des liens avec le grand banditisme marseillais aux relations trop étroites avec certains supporters, Anigo a été mêlé à beaucoup de rumeurs et certains n'ont pas hésité à s'en servir contre lui. «Marseille est une ville qui mange ses enfants. Moi comme les autres. Je suis encore là, mais un peu broyé. L'image qu'on a de moi n'est pas idyllique» , déclarait-il récemment. Il tentera à l'avenir de se refaire une image loin d'une ville qui a sans doute fini de le dévorer...
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