le 20/11/2003 à 20h26

Lyon arrache le nul

Les hommes de Paul Le Guen reviennent de loin. Menés au score durant la majeure partie de la rencontre, les Lyonnais peuvent remercier Luyindula, auteur du but égalisateur (1-1). Les Monégasques nÂ’ont pas eu cette chance, concédant la défaite à la Corogne (1-0). 

Les équipes

Le tandem d’attaque était largement prévisible : avec Govou et Elber, Le Guen savait qu’il avait deux joueurs revanchards face aux Munichois. Le premier, pour prouver que son fabuleux doublé en mars 2001 n’avait rien d’un accident ; le second, pour prouver sa valeur face à ses anciens employeurs. Qui pour épauler les deux attaquants, sinon des techniciens de renom comme Dhorasoo et Juninho ? Face aux Allemands, l’entraîneur lyonnais répond également par le défi physique : Diarra et Essien forment une doublette défensive convaincante. Müller, Réveillère, Deflandre et Edmilson sont également titularisés, et ont à charge de protéger la cage de Grégory Coupet.

Côté allemand, le potentiel offensif fait grincer des dents les dirigeants lyonnais : Makaay, Santa Cruz sont alimentés par Ballack, Zé Roberto et Deisler. De beaux noms sur le papier, qui vont essayer de faire sauter le verrou lyonnais en milieu de terrain. Dans un registre plus défensif, on retrouve sans surprise Kovac, Kuffour, Lizarazu et Demichelis . Hittzfeld ne semble pas sous-estimer l’OL, et a lancé son équipe-type… Avec une petite phrase sympathique pour son ancien joueur, Elber : "il m’importe peu que Giovane Elber marque un but contre nous, si mes attaquants sont capables d’en marquer un de plus que ceux de Lyon."

Les Lyonnais bien dans leur match

Conscients de l’enjeu de la rencontre, les Gones partent d’emblée à l’assaut des buts adverses, bien décidés à ne pas décevoir le public venu en nombre. A l’image de Juninho, qui assène une lourde frappe à la trajectoire flottante. Le ballon frôle les montants adverses (5’). Le Brésilien est surmotivé par l’enjeu de la rencontre, et enchaîne les actions d’éclat : parti de son camp, il exécute une chevauchée fantastique, et sème toute la défense adverse ! Alors qu’il armait sa frappe à l’entrée de la surface de réparation, Juninho voit Lizarazu revenir en taclant. Surpris, le Brésilien n’a pas le temps d’armer une frappe précise : le tir manque de précision et de force, et passe à côté du but. Dommage. (12 ‘).

Un Bayern réaliste

Alors que l’on voit les Lyonnais bien dans leur match, les Bavarois se décident à accélérer le mouvement, et Ballack fait étalage de tout son talent. Dans une action d’école, les joueurs du Bayern contre-attaquent en triangle, semant les défenseurs lyonnais avec facilité. Dans le dernier mouvement, Ballack passe en retrait à Makaay, qui n’a plus qu’à ouvrir son pied gauche. Imparable de vitesse et de précision. (0-1, 25’). Coupet est furieux de ce retournement de situation, et hoche la tête de frustration.

Complètement sonnés par ce but, encaissé sur la première occasion franche de leurs adversaires, les Lyonnais semblent toujours trop tendres au coup d’envoi, et manquent de concéder un second but dans la foulée. Santa Cruz accélère ainsi sur le flanc droit du terrain, et tente sa chance d’une frappe croisée. Coupet est battu, mais le ballon flirte avec le montant gauche du but lyonnais (29’). La pression s'accentue sur les buts rhodaniens !

Les Lyonnais poussent

LÂ’OL revient peu à peu dans le match sans parvenir à concrétiser toutefois, comme sur ce coup-franc bien enroulé de Juninho (31Â’), ou cette frappe lointaine de Diarra boxée des deux poings par Oliver Kahn (37Â’). Les hommes de Paul Le Guen semblent reprendre peu  à peu leurs esprits, mais la forteresse teutonne semble impossible à prendre. Les Bavarois auront une dernière occasion de transpirer, avec ce coup-franc des 22 mètres tiré puissamment par – encore lui – Juninho. La frappe est trop enroulée cependant, et les joueurs rhodaniens quittent la pelouse sous les sifflets de leur public. (45Â’)

Un OL convaincant

Le discours de lÂ’entraîneur a dû motiver les troupes lyonnaises, puisque le visage de cette seconde période est tout autre. Conquérants dans tous les compartiments de jeu, les Lyonnais prennent littéralement dÂ’assaut les buts de Kahn. Ainsi, Malouda déborde sur son flanc gauche, et sÂ’infiltre dans la surface. Govou en profite et frappe sèchement. Kahn sauve sur sa ligne ! (50Â’) 3 minutes plus tard, l’égalisation est manquée de peu : sur un bon ballon aérien de Dhorasoo, Elber s’élance dans les airs et tente de reprendre de volée à bout portant des cages bavaroises ! Le geste est peu évident, et son pied effleure le ballon. 

Le Bayern se reprend

Sans véritables actions, les 10 minutes qui sÂ’ensuivent sont bavaroises. Dépassés dans le jeu, les Gones semblent alors sÂ’essouffler, et Gerland tente alors de motiver les siens. Chaud-bouillant, le public lyonnais donne alors de la voix, et les "Nous sommes les Lyonnais" redoublent alors dÂ’intensité ! Ces encouragements ne seront pas de trop : sur une nouvelle passe en retrait de Ballack, Santa Cruz reprend le ballon au point de penalty. La trajectoire trompe CoupetÂ… Poteau ! Un signe du destin ? (63Â’) 

En tout cas, Le Guen tente un coup de coaching en faisant rentrer Carrière. L’international se met immédiatement en valeur, comme sur cette lourde frappe de plus de 30 mètres, qui passe de peu à côté de la lucarne du gardien du Bayern (79’). Les Gones semblent désabusés, et s’en remettent aux tirs de loin, à l’exemple d’Essien qui ne trouve pas le cadre (80’)

Un mental dÂ’acier

Les Lyonnais vont revenir de loin cependant : contre toute attente, les 10 dernières minutes sont un calvaire pour les Bavarois, pressés par des joueurs en furie et un public bruyant ; Malouda tente ainsi le tout pour le tout, et ajuste un centre en retrait splendide pour Luyindula, qui effectue une tête smashée plongeante. Kahn est masqué par Carrière, et est trop juste sur la trajectoire. But ! (1-1, 88’)

A quelques instants du coup de sifflet final, les Allemands sont abattus, et ne trouvent plus les ressources morales pour jouer. Elber manque même le K.O. face à Kahn sur l’action qui s’ensuit (89’), le gardien détournant efficacement le ballon. Juninho arrangue le public de Gerland, qui poussera les siens jusqu’au bout ! 1-1 , la messe est dite et les Lyonnais heureux.

Un bon match nul pour Lyon, qui profite de lÂ’actuelle forme de Luyindula pour conserver la deuxième place de son groupe. Le match retour ne sera pas évident à gérer, mais lÂ’OL a montré quÂ’il disposait de ressources mentales exceptionnelles pour revenir au score. Cela promet pour lÂ’avenir de la compétition !  

Par Christophe Heil, le 20/11/2003 à 20h26
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