Quand ça va mal du côté de l'Olympique Lyonnais, le président du club Jean-Michel Aulas n'est jamais loin pour défendre ses joueurs. Alors que les Gones connaissent un début de saison compliqué, le boss du club septuple champion de France a tenu à mettre les points sur les i. Et à donner une explication assez simpliste sur cette entame poussive : la blessure de son maestro, Nabil Fekir.
Aulas et l'excuse Fekir...
Si l'Olympique Lyonnais affiche un niveau de jeu limité et des performances en dents-de-scie avec seulement 12 buts marqués en 10 matchs de Ligue 1 dont 4 lors de la victoire à Caen (0-4), à l'occasion de la 4e journée, Aulas a son excuse toute trouvée : l'absence de Fekir. Écarté des terrains pour au moins six mois en raison d'une rupture du ligament croisé interne du genou droit contractée avec les Bleus face au Portugal (1-0), début septembre, Fekir manque irrémédiablement à l'OL selon son président : "La saison dernière, Nabil Fekir n'était pas blessé. (...) Je vous garantis qu'avec Nabil, on serait sur le podium du Championnat et que l'on aurait six points de plus en Ligue des Champions", a considéré Aulas dans un entretien accordé à L'Equipe.
Au niveau des statistiques, il est à noter qu'effectivement, l'OL marchait un peu mieux avec Fekir : 7 points en 4 matchs de championnat en sa présence (soit 1,75 point par match), contre 9 points en 6 matchs en son absence (1,5 point par match). Des chiffres qui ne mentent pas sur l'influence incontestable du joueur de 22 ans. Malgré ce manque plus que déplorable, il serait réducteur d'expliquer les difficultés des Gones à produire les mêmes prestations que la saison passée avec la seule absence de son maître à jouer.
Des cadres pas au niveau, des tensions entre joueurs
Aulas avait en effet déjà tiré la sonnette d'alarme durant la préparation d'avant-saison alors que Fekir n'était pas blessé. Une préparation marquée par l'agitation autour de la prolongation compliquée d'Alexandre Lacazette. L'inefficacité criante du serial buteur, meilleure gâchette de Ligue 1 en 2014/2015 avec 27 réalisations, qui n'a inscrit que 3 buts en 11 matchs, est symptomatique de ce début de saison terne des Gones. Le numéro 10 des Rouge et Bleu a du mal à digérer son énorme saison. Le capitaine Maxime Gonalons est également dans le creux de la vague et n'affiche pas les mêmes performances que lors des derniers mois durant lesquels il régnait comme un patron sur le milieu de terrain.
En plus de la faillite des cadres, les tensions palpables entre certains joueurs (en atteste l'altercation entre Rose et Tolisso dimanche dernier à l'entraînement, ou les relations froides entre Lacazette et Beauvue). Le cocktail des mauvaises nouvelles est beaucoup trop explosif pour que la formation d'Hubert Fournier n'en paye pas les pots cassés. Aulas a d'ailleurs avoué à demi-mot que les augmentations de salaires accordées à certains joueurs seraient à l'origine des conflits actuels.
"Le vestiaire a pris de la densité à travers les salaires que j'ai acceptés de donner. Donc, il y a une tension palpable face à la difficulté d'accepter les nouveaux statuts et les nouveaux enjeux", a-t-il révélé. De plus, si les leaders de l'équipe vice-championne de France ont la tête dans le seau, les nouvelles recrues arrivées lors du mercato estival sont également responsables, n'arrivant pas à apporter le plus nécessaire pour faire franchir un palier au club en Ligue des Champions, où l'OL occupe la dernière place du groupe H avec un petit point en 3 rencontres (voir classement).
Des recrues qui ont des problèmes d'adaptation
Symbole d'un mercato estival mitigé, le milieu offensif Mathieu Valbuena n'arrive pas à peser sur le jeu de son équipe. Positionné en meneur de jeu derrière deux attaquants, l'ancien joueur de l'OM n'a pas inscrit le moindre but et n'a délivré qu'une seule passe décisive en championnat. Aulas a voulu dédramatiser : "Je trouve que c'est l'un des meilleurs depuis le début de la saison. Il est moins efficace qu'on pouvait l'imaginer en regardant son expérience en équipe de France ou à Moscou, mais les anciens, eux aussi, sont moins bons. Pourquoi les nouveaux seraient-ils meilleurs du jour au lendemain ? Et puis Mathieu a un comportement exemplaire", a analysé le président lyonnais.
Claudio Beauvue, arrivé de Guingamp après une saison pleine en Bretagne (17 buts en 36 matchs de Ligue 1 en 2014-2015), n'arrive pas à s'adapter et ne s'entend pas sur le terrain avec Lacazette. Le milieu de terrain espagnol, Sergi Darder, annoncé comme étant prometteur, a également révélé qu'il avait du mal à s'adapter au système de jeu de son entraîneur Fournier, et a avoué se sentir «perdu» sur la pelouse. Les latéraux Jérémy Morel et Rafael n'apportent pas non plus de plus-value. Quant à Mapou Yanga-Mbiwa, ses prestations sont très décevantes. Pour un OL en attente de confirmation après une superbe saison, cela fait tout même beaucoup...
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