le 14/04/2017 à 10h25

Ligue Europa : soirée de chaos au Parc OL

Des mouvements de foule se sont emparés du Parc OL.
En raison de graves incidents survenus en dehors et à l'intérieur du Parc OL, le quart de finale aller de la Ligue Europa entre l'Olympique Lyonnais et le Besiktas (2-1) a bien failli être annulé jeudi. Avec 45 minutes de retard, la rencontre a finalement eu lieu, mais dans un contexte très pesant.

20 000 supporters turcs attendus, des ultras parmi les plus chauds d'Europe et un contexte géopolitique propice aux tensions… Tout le monde savait que cet Olympique Lyonnais-Besiktas (2-1) était classé à «très hauts risques». Et pourtant, ni les mesures préventives prises par les autorités ni la présence en nombre des forces de l'ordre n'auront suffi pour éviter de graves incidents en marge de ce quart de finale aller de la Ligue Europa jeudi au Parc OL.

A l'extérieur de l'enceinte d'abord, des groupes de hooligans de chacun des deux camps ont cherché à en découdre entre eux, avec les services de sécurité mais aussi avec de simples supporters pacifiques… A partir de 19h, des affrontements et des jets de projectiles ont donné lieu à de tristes scènes de guérilla urbaine et à la dégradation partielle de la boutique de l'OL.

Même tension à l'intérieur du stade, du côté du virage sud, où des supporters turcs situés au troisième niveau ont lancé des pétards sur les fans lyonnais logés en contrebas, incitant une partie d'entre eux à fuir sur la pelouse (en compagnie de quelques fauteurs de troubles) pour se protéger, pendant qu'une autre partie des locaux ripostaient en chargeant sur des supporters turcs pacifiques situés à leur niveau… Le tout à quelques minutes du coup d'envoi.

La bravoure d'Aulas

«Je pense que c'était à deux doigts que le match soit annulé», a reconnu le président de l'OL, Jean-Michel Aulas, qui a alors décidé de prendre les choses en main. Alors que la pelouse était toujours envahie, le patron lyonnais s'est rendu, sous escorte, dans le virage sud, en plein milieu des supporters, avant de s'adresser au public via le micro du kop. «De près ou de loin, j'avais cette crédibilité qui permettait de ramener le calme, de montrer qu'on pouvait aller dans la tribune. J'ai voulu montrer à ces centaines de supporters qu'on pouvait faire le match dans la tribune», a raconté le dirigeant au micro de W9.

«Parallèlement à ça, on négociait avec le préfet de police pour qu'en haut, l'ensemble des policiers puisse protéger nos supporters et qu'il y ait un cordon d'isolation qui soit effectué au troisième niveau, là où un certain nombre de Turcs étaient entrés sans billet. (…) Un certain nombre de bombes agricoles ont explosé au-dessus de nos fans, donc ils n'avaient qu'une possibilité, celle de fuir sur le terrain. Heureusement qu'ils l'ont envahi, sinon ils auraient été pris au piège par les supporters turcs qui sont rentrés en force», ajoute «JMA».

Aulas veut un retour à huis clos

En parallèle, les forces de l'ordre ont pu évacuer la pelouse et après de longues minutes de réunion, les officiels ont autorisé la tenue de la rencontre, moyennant un coup d'envoi retardé de 45 minutes et un échauffement express des deux équipes. Aucun incident majeur n'a assombri la suite de la soirée. Alors que le bilan officiel fait état de sept blessés légers (dont cinq policiers et gendarmes), douze interpellations (dans les deux camp) et de cinquante exfiltrations de supporters turcs, il va maintenant falloir définir les responsabilités, sans doute partagées entre l'OL, le Besiktas et les pouvoirs publics. «Ce sont des choses inadmissibles qu'on ne veut pas voir dans les stades et ailleurs. Ça n'a pas suffi ce qui s'est passé à Dortmund avant-hier… Avec plus de 20 000 supporters adverses dans notre stade c'était sûr qu'il allait y avoir des débordements et que ça allait être compliqué», a taclé le gardien lyonnais, Anthony Lopes.

Sur ce point, l'OL s'est déjà retranché derrière la loi, affirmant que le club n'avait aucun moyen d'interdire à des supporters turcs vivant en France d'acheter des billets. Reste que les fouilles défaillantes, qui ont permis d'introduire des fumigènes et des pétards dans l'enceinte, sont bien du ressort de Lyon, tout comme le positionnement des supporters dans le Parc OL. «J'espère que l'UEFA prendra toutes les dispositions qui s'imposent. (...) Je ne pense pas qu'on puisse maintenir ce match, ou alors à huis clos ou à l'extérieur», a lancé Aulas en référence à la manche retour. «Ça me paraît difficile de retourner à Besiktas. Quand on voit comment cette ferveur déborde de tous les côtés, on a très peur. (…) Ce serait la solution d'équité.» Le dirigeant ferait bien de se méfier aussi des sanctions qui guettent son club après cette soirée noire…

Les supporters turcs étaient présents en nombre.

Mais tout a dégénéré dans le virage sud…

Pour se réfugier, les supporters ont envahi le terrain…

La pelouse du Parc OL envahie !

Aulas a rejoint les supporters pour prendre la parole.

Les CRS ont évacué la pelouse.

D'après vous, qui est le plus responsable de ces débordements ? Avez-vous approuvé l'attitude d'Aulas ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans l'espace «Ajouter un commentaire» …

Par Romain Lantheaume, le 14/04/2017 à 10h25
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