L'organigramme du Stade Rennais a connu un chamboulement ces derniers jours. Le président René Ruello a démissionné suite à l'arrivée d'Olivier Létang, car il refusait d'être un président non exécutif, puis l'entraîneur Christian Gourcuff a été limogé afin d'être remplacé par Sabri Lamouchi. Une décision difficile à comprendre pour l'ancien président rennais.
Le départ de Gourcuff, un «vrai gâchis»
«Le regret, le grand regret, c'est le départ de Gourcuff» , soupire Ruello dans les colonnes de L'Equipe. Celui-ci estime que le technicien de 62 ans n'a pas eu réellement le temps de mettre en place son projet. «En fait, il est limogé après quatre mois de travail, pas après un an et quatre mois, lance l'ex-dirigeant breton. Car la première année, il arrive avec un effectif qu'il n'a pas choisi, il y a des joueurs qu'il juge incapables de s'adapter au système qu'il préconise en général (le 4-4-2).»
L'été dernier, Gourcuff a pu modeler une équipe à son image. Néanmoins, le mauvais départ des Rouge et Noir, avec six points pris lors des neuf premiers matchs de championnat, a rapidement donné une mauvaise impression. «Il y a un départ chaotique, c'est vrai, mais avec son lot de blessures, de suspensions, de décisions arbitrales contestables» , tempère Ruello. Pour l'ancien patron du club breton, il était sur la bonne voie : «Il part dixième, à trois points du sixième, Saint-Etienne, où l'on aurait dû gagner (2-2). C'est un vrai gâchis» .
Gourcuff aurait pu rester
Néanmoins, Gourcuff avait laissé entendre avant la nomination de Létang qu'il ne se voyait pas réellement poursuivre dans un projet différent. «Si on lui avait dit : "On continue, on garde le cap", il restait» , assure Ruello. «Le jour du changement, Létang me dit : "On ne va pas se précipiter, on va voir." Mais, en fait, la décision était déjà prise» , poursuit-il. Comme annoncé plus de deux semaines auparavant, le changement d'entraîneur était donc bien programmé par l'ancien directeur sportif du PSG.
Ruello ne le cache pas, il est vraiment très déçu de cette décision. «C'est un coach qui ne venait pas là pour gagner de l'argent, mais par passion, pour le foot, pour le Stade Rennais, pour construire un club pour la Bretagne» , explique-t-il, avant de raconter une anecdote. «Quand on a négocié son contrat et son salaire, il me dit : "Tu mets ce que tu veux, ça m'est égal." Donc je lui ai dit en plaisantant : "Je te mets 5 000 euros alors ?" "Faut pas exagérer non plus", qu'il disait. On a mis un 0 en plus. Donc 50 000.» Et il touchera un chèque de 1,3 million d'euros d'indemnité de licenciement.
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