Pour la septième fois de rang, le Paris Saint-Germain est parvenu à se qualifier pour les 8es de finale de la Ligue des Champions. Une belle performance qui n'a finalement rien d'extraordinaire au vu des investissements colossaux réalisés par le club de la capitale ces dernières années. Mais contrairement aux années précédentes, cette qualification dans la douleur dans un groupe relevé a un goût particulier. Et Thomas Tuchel y est pour beaucoup.
Une équipe à son image
Arrivé en remplacement d'Unai Emery l'été dernier, l'entraîneur allemand a réussi là où son homologue espagnol a échoué. En effet, face à l'adversité, dans un groupe costaud avec Liverpool et Naples, les Parisiens ont montré un caractère qu'on ne leur connaissait pas ces dernières années : agressivité, combativité, solidarité, des mots que les partenaires de Thiago Silva ont oublié depuis le départ de Carlo Ancelotti.
Si beaucoup d'observateurs ont craint son inexpérience dans un vestiaire composé de stars, Tuchel a su s'adapter en mettant sa main de fer dans un gant de velours. Résultat, ses protégés, qui ronronnaient il y a encore deux mois, adhèrent à son discours et multiplient les efforts pour lui rendre la confiance qu'il place en eux. Symbole de ce changement d'attitude, Neymar, qui en plus d'épurer son jeu dans une position plux axiale, réalise même le repli défensif dans les matchs à haute intensité.
Un bricolage efficace
En plus du caractère donné à son équipe, Tuchel brille également par son génie tactique. Contrairement à Laurent Blanc et Unai Emery, le Germanique n'hésite pas à faire évoluer son schéma de jeu : 3-4-3, 4-2-3-1, 4-4-2... Peu importe le dispositif, les Parisiens s'y retrouvent. Les adversaires beaucoup moins, notamment Liverpool, il y a deux semaines, gêné par les choix gagnants de l'homme de 45 ans.
Des choix forts également concernant l'identité de ses soldats. Malgré l'absence de milieu défensif pur, Tuchel n'a pas hésité à mettre de côté Adrien Rabiot, indiscutable depuis plus de deux ans, lors des trois derniers matchs de C1. Privé de renfort dans ce secteur l'été dernier, l'Allemand a réussi son pari en bricolant et en responsabilisant Marquinhos, qui après des débuts compliqués dans le rôle de sentinelle, est parvenu à répondre présent lors de ses deux dernières sorties européennes.
Tuchel a encore du boulot
Le Brésilien ne réglera pas tous les problèmes d'équilibre de son équipe, c'est une certitude. Pour les matchs couperet du printemps, Tuchel devra obtenir au moins un renfort supplémentaire au milieu. Une nécessité absolue si le PSG souhaite regarder dans les yeux les autres cadors du Vieux Continent, tous très bien munis dans l'entrejeu avec plusieurs solutions à disposition.
Outre l'attente du mercato d'hiver, l'ancien coach de Mayence devra régler certains détails qui ne pardonneront pas en C1. Parmi ceux-ci, le recul quasiment systématique de son bloc dans les moments chauds, la difficulté des Parisiens à tuer rapidement les matchs ou encore les nombreux penalties concédés (3 en 6 matchs), souvent évitables. Une chose est sûre, Tuchel est sur la bonne voie. A ses dirigeants et ses cadres de lui faciliter la tâche désormais.
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