Que l'Olympique de Marseille, finaliste de la dernière édition, soit éliminé dès le premier tour de la Ligue Europa, est déjà un échec cuisant. Mais afficher un bilan d'un nul et de 5 défaites, chose qu'aucune autre équipe française n'est parvenue à faire dans l'histoire de la compétition, il fallait oser. Surtout en chutant trois fois à domicile, notamment contre l'Apollon Limassol (1-3), jeudi. Un revers dont aura du mal à se remettre Rudi Garcia.
Garcia encore à côté de la plaque
Déjà très contesté depuis le coup d'envoi de l'exercice, notamment par les supporters, le coach phocéen n'a pas arrangé son cas face à la formation chypriote. Malgré le choix d'aligner une équipe quasiment type, Garcia n'a à aucun moment réussi à trouver la parade pour sauver l'honneur du club dans cette C3. Tactiquement, le natif de Nemours a encore une fois semblé dépassé. Certes, l'expulsion rapide de Boubacar Kamara, aligné à gauche de la défense, a immédiatement mis à mal ses plans. Mais cela n'excuse pas la prestation affligeante de ses joueurs, surclassés à tous les niveaux par une équipe de Limassol remaniée.
Non, la seule réponse de Garcia a eu lieu après la rencontre. S'il a reconnu que le parcours marseillais a été indigne du statut de son club, l'ancien coach de Lille n'a pas pu s'empêcher de pointer du doigt l'arbitrage, en partie responsable selon lui de cette humiliation. «Cette Ligue Europa a été très mauvaise, elle a mal démarré et elle se termine mal. Mais je ne veux pas blâmer les joueurs qui se sont battus. On a égalisé à dix contre onze, on a tapé le poteau à 1-1 et on ne peut pas occulter le fait qu'on ait joué à dix de manière injuste au bout de la 5e minute... Ne pas dire ça, c'est ne pas être objectif. Après cet énorme fait de jeu, les joueurs ont plutôt fait ce qu'il fallait pour revenir dans le match et essayer de ne pas le perdre» , a expliqué Garcia.
Les dirigeants aux abonnés absents
Que doivent faire les dirigeants de l'OM ? A priori, un licenciement de Garcia dans les semaines à venir n'est clairement pas la solution envisagée. Renforcé par une dernière saison bien plus consistante, l'homme de 54 ans a bénéficié des pleins pouvoirs, notamment dans le recrutement, éclipsant totalement le directeur sportif Andoni Zubizarreta. Même le président, Jacques-Henri Eyraud, pourtant prompt à prendre la parole quand il le fallait au cours des derniers mois, s'est mis en retrait, donnant l'impression d'être dépassé par les récentes performances plus qu'inquiétantes du club malgré une sortie nécessaire jeudi soir.
Et les joueurs, dans tout ça ? Particulièrement agacé à l'encontre de certains de ses cadres, à qui il reproche de ne pas faire les efforts nécessaires et de jalouser les nouvelles têtes comme Kevin Strootman ou encore Duje Caleta-Car, recrutés à des prix élevés et particulièrement bien rémunérés, Garcia peut toutefois compter sur leur soutien. Dont celui de Dimitri Payet. «Garcia démission ? Il n'y a pas de débat là-dessus» , a rétorqué le capitaine marseillais, en réponse aux réclamations des supporters phocéens présents au Vélodrome jeudi. Les prochaines semaines risquent d'être compliquées pour Garcia…
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