Il y a des semaines où rien ne va. L'Olympique Lyonnais en sait quelque chose. Sorti aux portes de la finale de la Coupe de France par Rennes (2-3), mardi, le club rhodanien a enchaîné avec un nouveau revers à domicile, contre Dijon (1-3), samedi, dans le cadre de la 31e journée de Ligue 1.
Une déroute très fâcheuse contre une formation bourguignonne qui n'avait plus inscrit le moindre but à l'extérieur depuis quatre mois en championnat, à l'issue de laquelle Jean-Michel Aulas, qui s'était illustré en début de semaine par une conférence de presse surréaliste, a dit ses quatre vérités aux supporters.
J.-M. Aulas – «ce n'est pas acceptable de siffler ses joueurs»
En cause, les nombreux sifflets descendus des travées du Groupama Stadium, avec notamment des «olé» sur les longues séquences de passes bourguignonnes. Une attitude déplorable pour le président lyonnais. «Ça fait très mal. Je pense que le public oublie rapidement les matchs de début de saison puis les saisons qui ont été brillantes. Je rappelle qu'on est 3e du championnat. C'est à la fin du championnat qu'on paye ou distribue les récompenses. Dans le concept que j'ai du sport et du spectacle qu'une équipe doit donner à ses supporters, ce n'est pas acceptable de siffler ses joueurs» , a pesté Aulas au micro de Canal+.
Si le dirigeant rhodanien n'excuse pas ses joueurs, auteurs d'une prestation plus que moyenne, il a mis en avant la malchance qui a touché l'OL, avec notamment les deux buts contre leur camp de Marcelo et Rafael. «Cela n'aide pas même si la performance du soir n'est pas bonne. On a bien senti qu'il y avait un certain nombre d'aspects psychologiques qui n'avaient pas été totalement réglés. On avait la peur de perdre. Et puis statistiquement, on a rarement vu autant de mauvaises situations contre nous. Des buts contrés, un gardien exceptionnel en face» , a rajouté Aulas.
Aulas en veut aux supporters
L'homme fort de l'OL, très déçu, n'a pas hésité à en remettre une couche sur le comportement des fans. «Bien sûr que j'en veux à mes supporters. Je suis en train de vous expliquer que le contexte de ce match n'est pas définitif. On est dans un contexte où il reste sept matchs. Et quand on se tire une balle dans le pied, on tire une balle dans le pied, non pas des joueurs, mais de l'institution. C'est pour ça que je dis que le contexte général qui tend à essayer de mettre en porte à faux les joueurs, Bruno Genesio ou accessoirement le président, est une aberration quand il s'agit de supporter son équipe» , a soutenu l'homme de 70 ans.
«Les réactions ont tendance à contribuer, à fragiliser l'équilibre des joueurs. C'est pour ça que j'en veux à mes supporters (...) Il ne s'agit pas de minimiser l'impact de cette défaite. Il s'agit aussi de se rendre compte que pour les joueurs, c'est un contexte difficile quand on met le feu dans les médias par rapport à l'ensemble des supporters. Evidemment, c'est une victoire pour ceux qui avaient prédit qu'il y aurait révolte. J'avais discuté avec les supporters et il ne devait pas y avoir ce genre de manifestations jusqu'à la fin du match car c'est un peu paradoxal qu'on joue contre sa propre équipe, qu'on soit journaliste ou supporter» , a terminé Aulas, qui peut se rassurer en constatant que les équipes dans le rétroviseur de l'OL ne font pas mieux…
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