Appelez-le «Fidel Noël» ou «Che Le Graët», car le président de la Fédération Française de Football semble bel et bien vouloir entrer en guerre avec la sphère politique.
Depuis ses débuts dans le monde du ballon rond, l'ancien boss de Guingamp n'a jamais eu la langue dans sa poche, et certains ministres d'Emmanuel Macron en ont fait les frais ce vendredi dans l'interview accordée par «NLG» au quotidien régional Ouest-France.
N. Le Graët - «on arrête trop de matchs»
Sans les citer, Le Graët a visiblement tenu à répondre à Marlène Schiappa et Roxana Maracineanu, respectivement chargées de la lutte contre les discriminations et des sports, qui ont récemment déclaré la guerre à l'homophobie dans les stades de Ligue 1. Avec l'appui de la LFP, ces dernières ont obtenu que chaque rencontre de l'élite soit arrêtée en cas de propos jugés discriminatoires à l'encontre des homosexuels.
«Je trouve qu'on arrête trop de matchs. Cela fait plaisir à certains ministres, mais moi, ça me gêne. Le football ne peut pas être pris en otage pour des propos vulgaires. Ce n'est pas le foot, mais la société en général qui doit y réfléchir, à l'école ou dans les entreprises, partout. On a l'impression que, tout à coup, tous les stades sont devenus des lieux homophobes. Je conteste avec véhémence cette image qu'on donne de nous», a déclaré Le Graët dans Ouest-France.
Maracineanu devrait rapidement convoquer Le Graët
«Je peux toujours regretter la vulgarité, mais des matchs ont été arrêtés et ne le méritaient pas. À la FFF, on ne donnera pas d'instructions aux arbitres. On le fera s'il y a une manifestation homophobe constante, avec tout un stade. Mais quand sur 30.000 personnes, il y a 2.000 imbéciles, je ne veux pas que les 28.000 autres soient punis», a ajouté Le Graët, qui a reconnu trouver «marrantes» certaines banderoles aperçues dans les stades de Ligue 1, et adressées aux deux ministres.
Si Le Graët regrette la répression trop rapide vis-à-vis des propos jugés homophobes, il le fait également pour les déplacements des supporters, régulièrement interdits par les préfectures. «On se couvre trop vite et on arrive à des situations ridicules, comme interdire des déplacements de quelques dizaines de kilomètres. Lorient-Brest, par exemple. Non mais, franchement… Selon moi, dans la vie, plus on sanctionne, plus on donne envie», a conclu le Breton, qui devrait rapidement être convoqué par Maracineanu selon L'Équipe.
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