le 04/11/2019 à 16h09

Hellas : des cris pas racistes et entendus "dans sa tête", les ultras s'enfoncent après l'épisode Balotelli...

Balotelli à nouveau confronté au racisme...
Après les cris de singe qui ont ciblé l'attaquant de Brescia, Mario Balotelli, dimanche en Serie A, les ultras du Hellas Vérone ont tenu des propos particulièrement choquants.

Voilà le genre de scène qui n'avait sans doute pas manqué à Mario Balotelli (29 ans). Pour la première fois depuis son retour en Italie, l'attaquant de Brescia a été ciblé par des cris de singe dimanche en Serie A sur le terrain du Hellas Vérone (défaite 2-1).

Homme de caractère, l'Italien ne s'est pas laissé faire. Il a commencé par expédier le ballon dans les tribunes pour alerter l'arbitre, ce qui a entraîné l'interruption du match pendant 4 minutes.

L'entraîneur nie tout acte raciste...

«Super Mario» a même tenté de quitter le terrain, mais les autres joueurs présents l'en ont dissuadé en lui témoignant leur soutien. Face à la menace d'arrêt définitif du match lancée par le speaker, les cris se sont arrêtés et la rencontre a pu aller à son terme, l'ancien Niçois et Marseillais inscrivant même un but en forme de joli pied de nez à la 85e minute.

Derrière, malheureusement, le Hellas ne s'est pas rattrapé par son comportement d'après-match. «Je n'ai pas peur de dire qu'il ne s'est rien passé, des sifflets, du chambrage, mais aucun chant raciste. Il n'y a vraiment rien eu. Ne disons pas de conneries, c'est un mensonge», a affirmé l'entraîneur Ivan Juric pour Sky Italie. «Les supporters véronais sont ironiques, mais pas racistes», a cru bon d'ajouter le président du club, Maurizio Setti.

... les ultras aussi

Ces propos ne sont pas glorieux, mais ce n'est rien en comparaison de ceux, complètement lunaires, tenus par le capo des ultras de Vérone, Luca Castellini, sur les ondes de Radio Cafè. Comme souvent dans ce genre de cas, l'individu a d'abord cherché à minimiser les faits en assurant que ces cris n'avaient rien de racistes. «Ce ne sont que quelques personnes, six ou sept. Nous avons une culture identitaire d'un certain type. Nous sommes partisans de provocations qui prennent le joueur visé par les c…, celui qui a les cheveux longs, celui qui est chauve, le joueur du Sud, le joueur de couleur mais on ne le fait pas avec un instinct politique ou raciste. C'est du folklore, ça s'arrête là», a assuré l'Italien avant de tenir des propos ahurissants.

L. Castellini – «Balotelli ne pourra jamais être complètement Italien»

«Quand Balotelli a lancé le ballon, l'arbitre ne savait même pas pourquoi. Vous verrez que la tribune de Vérone ne sera pas sanctionnée. Ces cris sont ceux de quatre personnes qui n'ont été entendues que par ceux qui ont réalisé la vidéo. Balotelli les a entendus dans sa tête» !, a été jusqu'à affirmer Castellini. Comme si cela ne suffisait pas, le capo a cru bon de tacler l'attaquant. «Balotelli, qui est un joueur fini, a décidé, hier, de faire le clown et de lancer le ballon dans les tribunes. L'année prochaine, Balotelli ne jouera plus au football, il passera à la télévision pour devenir la première dame» , a-t-il glissé.

Puis Castellini a fini par dévoiler le fond de sa pensée : «Balotelli est Italien parce qu'il a la citoyenneté italienne, mais il ne pourra jamais être complètement Italien.» Pourtant, le supporter l'assure, il n'est pas raciste. «Nous avons aussi un noir dans l'équipe, qui a marqué hier, et tout le public a tapé dans les mains», a-t-il cru bon de préciser. Des propos qui résument à eux seuls tous les maux dont souffre le foot italien en matière de racisme. Et pour assister à des sanctions exemplaires, malheureusement, il va falloir attendre…

VIDEO : La colère de Balotelli ! (après la pub éventuelle)

VIDEO : La belle réponse de l'attaquant italien (après la pub éventuelle)

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Par Romain Lantheaume, le 04/11/2019 à 16h09
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