Il rêvait certainement de repartir du Signal Iduna Park avec un petit sourire en coin. Au lieu de ça, il est rentré tête basse. Passé sur le banc du Borussia Dortmund entre 2015 et 2017 et parti en froid, l'entraîneur du Paris Saint-Germain, Thomas Tuchel, a vécu un cauchemar pour ses retrouvailles avec le BvB mardi.
A la clé : une défaite 2-1 en 8es de finale aller de la Ligue des Champions dont beaucoup lui imputent la responsabilité. Il faut dire qu'en optant pour un 3-4-3 surprise là où tout le monde attendait le 4-4-2 travaillé depuis deux mois, l'Allemand a tenté, et perdu, son pari.
C. Dugarry – «cette tactique n'a aucune cohérence»
Avec ce schéma, qui sacrifiait l'un des «4 Fantastiques» (Mauro Icardi), l'idée était de consolider l'axe défensif en raison de l'état de forme très moyen de Thiago Silva, Presnel Kimpembe et Marquinhos, tous récemment revenus de blessure. Il s'agissait aussi de soutenir un Layvin Kurzawa et un Idrissa Gueye n'offrant pas toutes les garanties en ce moment. Si l'idée de départ de Tuchel a globalement tenu la route défensivement, en revanche les Parisiens ont complètement pris l'eau au milieu, ce qui les a contraints à abuser de longs ballons vers l'avant, sans succès…
Pointé du doigt suite à cet échec, le coach parisien a même été insulté par certains supporters sur les réseaux sociaux, dont le frère de Kimpembe (voir ici). Et les consultants, comme Christophe Dugarry, ne l'ont pas épargné. «Tu mets 5 mecs derrière pour un seul attaquant qui est Håland. Qu'il m'explique ce qu'il a voulu faire. Quel problème il a voulu résoudre en jouant à 5 derrière. Je ne comprends pas la logique. Je comprenais celle du 4-3-3 mais celle du 5-2-3 je ne la comprends pas, cette tactique n'a aucune cohérence», a taclé le champion du monde 1998 sur RMC Sport.
De son côté, Willy Sagnol regrettait le message envoyé aux joueurs par ce brusque changement de système. «En choisissant ce nouveau système, je ne dis pas qu'il met un doute dans l'esprit de ses joueurs, mais il envoie un message quelque peu négatif, de crainte, de stress ! Et ça rejaillit, ça y joue forcément un peu dans les têtes», a déploré l'ancien coach de Bordeaux. «On a joué avec trop de peur», a d'ailleurs admis Tuchel après le match. Le coaching très frileux de l'Allemand, qui a attendu la 76e minute pour effectuer son seul changement du match en remplaçant Angel Di Maria par Pablo Sarabia fait également débat, alors que Mauro Icardi et Edinson Cavani se trouvaient sur le banc…
Les souvenirs du 3-5-2…
Voilà donc beaucoup de pierres lancées dans le jardin d'un Tuchel dont certains ont même comparé «l'innovation» tactique au tristement célèbre 3-5-2 de Laurent Blanc contre Manchester City en 2016. Si l'Allemand possède une lourde part de responsabilités, il n'est évidemment pas le seul fautif. Incapables de mettre l'intensité indispensable à ce genre de rendez-vous, les joueurs ont eux aussi fauté. Daniel Riolo va même plus loin.
«Tuchel est responsable et on veut sa tête ? Ok, mais il n'a fait qu'entretenir des habitudes. Il faut se mettre en tête que Blanc face à Manchester City, Emery, Tuchel aujourd'hui, sont confrontés à un souci majeur. Comment jouer un gros match ? Un match couperet. Un match face à un vrai adversaire ?», s'est interrogé le consultant de RMC en pointant du doigt le faible niveau de la Ligue 1. Beaucoup de critiques donc, quelques circonstances atténuantes aussi, mais surtout une certitude : s'il ne veut pas faire ses valises en fin de saison (voire avant), Tuchel est bien conscient qu'il devra se montrer plus inspiré dans ses choix dans trois semaines au retour…
Considérez-vous Tuchel comme le principal responsable de cette défaite ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …