La déclaration de Neymar, le discours lunaire de Thomas Tuchel, le carton stupide de Marco Verratti, Thomas Meunier qui n'a pas vu l'épée de Damoclès au-dessus de sa tête... Souvent raillé pour ses sorties de route ubuesques en Ligue des Champions ces dernières années, le Paris Saint-Germain ne s'est pas facilité la tâche en chutant sur la pelouse du Borussia Dortmund (2-1), mardi, lors du 8e de finale aller.
Et comme si cela ne suffisait pas, le club de la capitale française a pris une leçon dans l'entrejeu par deux joueurs qui ont longtemps été cités dans les petits papiers des dirigeants franciliens.
Un rouleau-compresseur
En effet, Emre Can (26 ans) et Axel Witsel (31 ans) ont régné comme des maîtres dans l'entrejeu. La comparaison avec le double-pivot adverse, composé par Marco Verratti et Idrissa Gueye, est terrible dans quasiment tous les compartiments du jeu. Tout ou presque a tourné à leur avantage. Dans l'utilisation du ballon, l'Allemand, à l'origine du second but, et le Belge, qui a gratté à de nombreuses reprises des dizaines de mètres, ont été bien plus efficaces que leurs homologues parisiens. Dans l'impact et la gestion de leurs efforts, Can et Witsel ont été impressionnants, n'hésitant pas à multiplier les courses pour couper les lignes de passes.
Plus marquant encore, la différence d'engagement et les prises de risques des deux joueurs. De bout en bout, ils ont su se montrer borderline pour intimider les Parisiens. En atteste ce duel en seconde période où Can, tel un taureau, est allé à la rencontre de Neymar pour le forcer à concéder une touche, le tout sous les acclamations des fans locaux. Si le Diable Rouge (4 fautes) a été averti, le joueur formé au Bayern Munich (3 fautes) s'en est lui sorti indemne. Un vice nécessaire dans ce genre de rencontres à pression, où Verratti, qui n'a pas commis la moindre faute, a réussi à écoper d'un carton jaune pour une contestation inutile qui le privera du retour.
Trois semaines pour parfaire leur relation
Si beaucoup ont évoqué le manque d'automatismes et de rythme de certains Parisiens, revenus de blessure la semaine passée, le duo a là-aussi donné la leçon. Et pour cause, c'est seulement la troisième fois que le tandem est aligné au coup d'envoi d'une rencontre. Une relation toute fraîche mais qui porte déjà ses fruits, sachant que Can, qui n'a disputé que 152 minutes avec Dortmund avant le match face au PSG, n'a quasiment pas joué de la saison puisque Maurizio Sarri ne lui a donné que 280 petites minutes en cinq mois avec la Juventus...
Equilibré, technique, grognard, vicieux, puissant, costaud mais surtout revanchard, ce milieu à deux mis en place par Lucien Favre a tout pour réussir. Il sera une des clés du match retour au Parc des Princes, où la pression sera, sauf énorme surprise, bien plus accentuée qu'en Westphalie. D'ici-là, Can et Witsel, sauf blessure(s), auront l'opportunité de gagner en complicité face au Werder Brême, Fribourg et au Borussia Mönchengladbach. En l'absence de Verratti, Leandro Paredes, grand oublié de la manche aller, aura très certainement l'occasion de se lâcher pour montrer à Thomas Tuchel qu'il a eu tort de se passer de son caractère pour contrer ce duo.
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