Depuis son arrivée dans le football français, lorsqu'il est devenu président de l'Olympique de Marseille en 2016, Jacques-Henri Eyraud a toujours cultivé sa différence avec les autres présidents de Ligue 1.
Relativement jeune (52 ans), issu des grandes écoles puis du monde de l'entreprise, celui qui donne également des cours à Sciences Po a toujours eu ce côté «réformateur», à l'inverse de bon nombre de ses homologues, mais cela peut parfois lui jouer des tours.
Eyraud revient sur les buts qui comptent double
À l'image de cette phrase, devenue célèbre, sur les «buts qui comptent double». Raillé pour cette sortie, notamment par son homologue lyonnais Jean-Michel Aulas, «JHE» a décidé de réagir. «Quand j'ai fait cette déclaration, c'était lors d'une conférence sur les innovations dans le football de demain. C'était dans un cadre bien précis où l'objet était justement de lancer des idées, des hypothèses, des propositions, ce n'était pas comme ça, en l'air, un matin en me levant, sans que personne ne m'ait rien demandé», s'est justifié le président marseillais dans France Football.
Depuis son arrivée à l'OM, et sans doute tout au long de sa carrière professionnelle, Eyraud a toujours eu ce besoin de réformer. Chose qu'il a d'ailleurs fait au sein du club marseillais, avec plus ou moins de réussite, mais l'homme de confiance de Frank McCourt voit plus loin. «Il faut bousculer les codes dans le football. Je pense même que le foot a un énorme besoin de changer, de changements. Et que je dois faire partie de ceux qui vont entraîner le foot vers ces réformes», a-t-il expliqué à nos confrères.
J.-H. Eyraud - «le football post-2024 ne sera plus le même»
«Par exemple, je viens de lire un sondage selon lequel seuls 11 % des Français disent que le foot leur manque beaucoup. Seulement 11 % ! Il y a un problème là, non ? C'est de ça que l'on devrait parler à la Ligue, c'est sur cela que l'on devrait travailler. Il faut vraiment prendre garde, le football est le sport roi mais il vit beaucoup sur ses acquis. (…) D'ailleurs, je peux vous dire que les grandes manoeuvres ont commencé et qu'avec la crise, les réflexions vont s'accélérer et que le football post-2024 ne sera plus le même», a promis le président marseillais.
Une vision très «start-up nation» souvent imputée à la jeunesse du président par ses détracteurs. Mais, encore une fois, Eyraud n'a pas voulu se laisser faire. «Certains ont dit que j'étais un "jeune président". Je le prends comme un compliment. La jeunesse n'est pas une question d'âge, c'est un état d'esprit. (…) Et puis le coup du 'jeune président', c'est ce qu'on balance quand on n'a plus d'argument», a conclu Eyraud. Ses (nombreux) détracteurs devraient recevoir le message.
D'après vous, Eyraud est-il un avant-gardiste ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire»…