Un coup de massue. Ainsi a été perçu le refus de Mediapro, principal diffuseur du football français jusqu'en 2024, de payer l'échéance du mois d'octobre - à hauteur de 172 M€ - à la Ligue de Football Professionnel. Pire, le groupe sino-espagnol a ensuite annoncé son envie de renégocier le contrat, qu'il estime négativement impacté par la pandémie sanitaire.
De quoi déclencher la panique dans l'Hexagone, et soulever de nombreuses questions, auxquelles a tenté de répondre ce mercredi le patron Jaume Roures lors d'une conférence de presse.
J. Roures - «nous, on y croit à notre projet»
«Personne ne pouvait prévoir les effets socio-économiques du Covid, a rappelé le boss de Mediapro. Cela nous a amenés à voir avec la Ligue comment nous adapter à cette situation, sans remettre en cause l'engagement d'avril 2018.» Si Mediapro a été «mis en demeure» de payer par la LFP, celle-ci a tout de même dû s'asseoir à la table des négociations pour les traites de la saison en cours, et uniquement celles-ci. Et en attendant le verdict, Roures a voulu rassurer ses abonnés, et tenté d'en attirer de nouveaux : oui, Téléfoot va continuer d'exister.
«Nous retirer ? Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas trouver de solution et s'adapter à la situation. On ne pense pas avoir surpayé ces droits. Nous, on y croit à notre projet. On savait que ce ne serait pas rentable dès la première saison», a ensuite avoué Roures. À environ 25€ par mois, il faudrait 3,5 millions d'abonnés à Téléfoot pour atteindre le point d'équilibre. Mais selon certaines rumeurs, la chaîne n'en compterait que 200 000 à l'heure actuelle… Un mensonge ?
Mediapro négocie avec Canal+, mais…
«Parfois, je lis des choses qui me choquent. Je peux vous le dire officiellement : nous avons 600 000 abonnés, a révélé le patron du groupe sino-espagnol. Les 3,5 millions, nous n'avons jamais pensé les atteindre en une seule saison. C'est un projet sur quatre saisons.» Si les chiffres de Roures sont vrais, ils offrent une autre lecture du lancement de Téléfoot, presque réussi au vu du contexte. «Mais le bruit autour de cette affaire ne bénéficie à personne», a-t-il prévenu.
Pour recruter de nouveaux abonnés, Téléfoot va devoir batailler. «Nous discutons toujours avec Canal+ mais aucun accord de diffusion n'a été trouvé», a rappelé Roures, qui s'impatiente également concernant la loi sur le piratage, pourtant «prévue au début de l'année». Une véritable communication de crise, donc, qui ne sort pas vraiment le football français du flou. Pour l'échéance d'octobre, un prêt a été contracté par la LFP pour payer les clubs. Mais ensuite ? «On va trouver une solution», promet Roures, dont le capital-confiance a pris un coup.
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