le 01/04/2021 à 20h02

Bielsa, Galtier, ses échecs, l'avertissement aux jeunes... Les mots forts de Bahlouli

Bahlouli a évoqué son parcours chaotique.
Promis à un grand avenir, Farès Bahlouli a complètement explosé en plein vol. Désormais au Metal Kharkiv, en troisième division ukrainienne, le milieu offensif français est revenu sur ses relations avec anciens coachs en Ligue 1. Mais aussi sur ses échecs, avec un avertissement pour les plus jeunes.

Un flop monumental. Alors qu'il était désigné comme un des joueurs les plus prometteurs du centre de formation de l'Olympique Lyonnais, Farès Bahlouli s'est totalement désintégré en plein vol. Que ce soit chez les Gones, à Monaco ou encore à Lille, le milieu offensif français n'a jamais réussi à convaincre.

Après plusieurs mois de turbulences et une courte expérience rapidement avortée à Lyon Duchère, le Rhodanien a décidé de tenter sa chance en troisième division ukrainienne, du côté du Metal Kharkiv. Un choix exotique, loin des projecteurs, pour tenter de retrouver le goût du football. Un amour pour le ballon rond qui s'est doucement mais sûrement estompé dans son pays natal.

Bielsa, un OVNI pour Bahlouli

Certains entraîneurs, qu'il a côtoyés en France, l'ont d'abord positivement touché. C'est notamment le cas de Marcelo Bielsa au LOSC. «Y a-t-il un coach qui m'a marqué ? En vérité, j'ai eu une relation particulière avec Bielsa. C'est quelqu'un qui a une vision du football incroyable. Je n'avais jamais vu ça auparavant. Il me connaissait mieux que je ne me connaissais moi-même. Il m'a fait découvrir des choses en moi auxquelles je n'aurais jamais pensé» , a soutenu l'ex-international Espoirs dans un entretien accordé à France Football.

«Par exemple : un vendredi, il me fait rentrer trente minutes en Ligue 1. Après le match, il m'informe qu'il m'envoie en réserve le lendemain. Aucun souci. Il me dit : 'Je vais te mettre le GPS et j'ai besoin que tu coures plus de 12 kilomètres dans le match.' Pour moi, c'était compliqué de faire ça en réserve. Mais il a pris le temps de m'expliquer que j'en suis capable. Le lendemain, j'ai couru 12,7 bornes. Il m'a fait comprendre que j'avais le coffre pour ça et m'a fait prendre confiance en moi» , s'est souvenu le Lyonnais.

Bahlouli en veut à Galtier

Un discours un peu moins flatteur lorsqu'il s'agît d'évoquer le successeur de l'Argentin. «Derrière, (Christophe) Galtier arrive et cela a été la descente aux enfers. Il ne faut pas cracher dans la soupe car il a fait de très bonnes choses à Saint-Étienne et Lille, mais le vestiaire, c'était n'importe quoi. Il ne gérait pas bien les hommes, il n'y avait que des clans. Il passait par le directeur sportif et les agents pour faire passer certains messages» , a soupiré l'homme de 25 ans.

«Parfois, il venait même voir Yassine (Benzia) et moi en jouant la carte "ancien Lyonnais" pour nous demander de l'aide dans le vestiaire. Au début de la deuxième saison, il nous annonce qu'il ne veut plus de nous. On m'a coupé l'accès au vestiaire et au parking et j'ai appris par Jérémy Pied qu'on lui avait donné mon numéro de maillot. Ils ont tout fait pour me faire craquer. Heureusement qu'il y avait Luis Campos qui était là pour moi» , a souligné Bahlouli.

Les coachs français dans le viseur

Dans l'ensemble, le principal intéressé dénonce un décalage entre l'approche du football par les coachs français et étrangers. «Les entraîneurs français, ça ne me va pas du tout. Je me suis bien plus éclaté avec Jardim et Bielsa qui me laissaient une liberté. Je suis un joueur qui ose mais les entraîneurs français sont craintifs. Ils aiment aligner des joueurs d'expérience, qui ne prennent pas de risques» , a regretté Bahlouli, presque désespéré.

«Ils te brident et veulent te façonner pour que tu joues comme eux l'entendent, sans s'adapter à ton profil. 'Quand t'es là, tu fais ci. Quand t'es là-bas, tu fais ça.' Je comprends qu'il y a des consignes et que dans le football moderne tout le monde doit défendre. Mais brider ses joueurs en permanence, non. Laissez-moi jouer ! Je me souviens de consignes avant d'entrer en cours de match : «Farès, là, tu défends, tu défends, tu défends !» Mais si tu veux que je défende, fais rentrer un défenseur...» , a terminé Bahlouli.

L'avertissement de Bahlouli

Le meneur de jeu n'a néanmoins pas voulu se cacher. S'il regrette sa trajectoire, il ne veut pas entendre parler de gâchis. «C'est un terme qui est énormément revenu pour parler de moi. Quelqu'un d'extérieur qui connait le joueur que je suis, qui l'a vu jouer et qui voit où j'en suis aujourd'hui, c'est normal qu'il dise ça. Moi le premier, si je me regarde de l'extérieur je me dis qu'avec mes qualités, c'est du gâchis. Un peu comme un (Hatem) Ben Arfa qui avait un talent fou. Bien sûr qu'à 18 ans, je ne me serais jamais dit que j'aurais cette carrière. C'est malheureux, mais de mon point de vue qui a tout vécu, la vie est comme ça» , a insisté le technicien.

«Tu fais des choix et il y a des choses que tu ne contrôles pas. Le plus dur est de voir des joueurs, parfois d'anciens coéquipiers, qui font une carrière avec moins de qualités que toi. Mais attention, je n'envie et n'en veux à personne. Je pense que mon histoire peut aider des personnes à se rendre compte que le talent seul ne suffit pas. Tu peux être le plus grand génie du football, si tu ne travailles pas et que tu n'es pas prêt mentalement, ça ne marchera pas. Dans le football moderne, ça ne suffit plus» , a rappelé Bahlouli. Des mots forts qui peuvent servir aux plus jeunes.

Que pensez-vous des propos de Bahlouli ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …

Par Youcef Touaitia, le 01/04/2021 à 20h02
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