Lorsqu'on touche à un être cher, le football en l'occurrence, la passion prend souvent le pas sur la raison. Le monde devient manichéen, noir ou blanc, et l'annonce de la création de l'éphémère Super Ligue l'a une nouvelle fois confirmé.
Prenez l'exemple de l'UEFA qui, pour préserver l'attrait et le prestige de sa Ligue des Champions, a justement enfilé le costume du gentil face aux désormais fameux «12 de la honte». Un combat en passe d'être gagné, puisque seuls le Real Madrid et le FC Barcelone n'ont pas (encore) annoncé leur retrait officiel.
R. Koeman - «ce qui intéresse le plus l'UEFA, c'est l'argent»
La Maison Blanche, à l'initiative du projet, devrait être la dernière à quitter le navire, tandis que le Barça a suspendu sa participation à l'accord des Socios. Interrogé sur la Super Ligue ce mercredi, l'entraîneur blaugrana Ronald Koeman a donc logiquement… botté en touche, à l'instar de Zinedine Zidane mardi. «Hier, j'ai parlé avec mon président Joan Laporta, qui m'a expliqué les détails. Mais personne ne sait ce qu'il va se passer. Moi, je veux juste le meilleur pour le Barça», a déclaré le Néerlandais en conférence de presse.
Discret sur la Super Ligue, Koeman a surtout tenu à remettre les points sur les i concernant l'UEFA, dont il n'apprécie guère la posture de sauveur. «Je suis d'accord lorsqu'on dit que les joueurs ont trop de matchs à disputer sur une saison, a rappelé l'ancien sélectionneur des Pays-Bas Il y en a beaucoup trop ! Les instances qui régissent le football devraient davantage prendre en compte l'avis des joueurs. Mais ce qui intéresse le plus l'UEFA, c'est l'argent. Et ça ne peut plus continuer comme ça.»
La réforme de 2024 fait polémique
En enlevant les 12 clubs de Super Ligue de la Ligue des Champions, l'UEFA aurait effectivement perdu beaucoup d'argent. Pour défendre sa position de «sauveur du football», l'instance a (à raison) basé son argumentaire sur l'absence de méritocratie et de solidarité au sein de cette nouvelle ligue, mais nul doute que la perspective de voir les droits TV de sa si lucrative C1 baisser au fil des années a également motivé le président Aleksander Ceferin à entrer en guerre.
Une UEFA qui, rappelons-le, a créé une troisième Coupe d'Europe de clubs à partir de la saison prochaine, sans oublier la fameuse Ligue des Nations pour les sélections. Toujours plus de matchs pour toujours plus de droits TV, et ce sont les joueurs qui en pâtissent. Cerise sur le gâteau avec la réforme de la Ligue des Champions pour 2024, avec son modèle de poule unique, ses 36 équipes ou encore ses deux places réservées aux équipes qui disposent des meilleurs coefficients UEFA… et n'ont pas réussi à se qualifier via le championnat. C'est donc ça, la méritocratie version UEFA ?
Mais consolons-nous comme nous le pouvons : cela vaut toujours mieux que la Super Ligue, non ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire»…