le 01/07/2021 à 22h25

Shakhtar : plaisir, travail... De Zerbi explique sa conception du football

De Zerbi, adepte du beau jeu.
Dans un long entretien accordé à RMC Sport, Roberto De Zerbi a évoqué de nombreux aspects de son métier d'entraîneur. Plaisir, travail, le nouvel homme fort du Shakhtar, adepte du beau jeu, tranche par son originalité.

Si les entraîneurs allemands sont ceux qui obtiennent les meilleurs résultats au niveau européen, leurs homologues italiens disposent eux aussi d'une très belle cote. Gian Piero Gasperini, Antonio Conte, Simone Inzaghi, Massimiliano Allegri, Roberto Mancini, pour ne citer qu'eux, sont réputés pour leur sens de la tactique. Parmi ceux-ci, un homme fait figure d'OVNI : Roberto De Zerbi.

A seulement 42 ans, le natif de Brescia dispose déjà d'une belle expérience. Après des aventures à Foggia, Palerme et Benevento, il s'est fait un nom du côté de Sassuolo, où son style de jeu offensif a fait des merveilles durant trois années. Un cycle qui lui a ouvert les portes du Shakhtar, où il a signé pour deux années. Le moment choisi pour se livrer assez longuement auprès de RMC Sport, pour qui il a détaillé sa conception du football.

Le plaisir avant tout

Dans cet entretien, un mot revient souvent : plaisir. Pour De Zerbi, on ne peut pas aimer le football sans cette notion. «Je ne veux pas faire ce métier si je ne me divertis pas. Je cherchais cette sensation quand j'étais joueur, et c'est la même chose maintenant que je suis entraîneur. Quand il est question de football, je mets toujours en avant cette notion de plaisir. Pour me divertir, j'avais besoin d'avoir le ballon dans les pieds» , a précisé le principal intéressé.

«Que l'équipe l'ait, ou moi. C'est ce que j'essaye de reproduire à mon échelle maintenant, comme entraîneur. Je veux que mon équipe ait le ballon, qu'elle commande le jeu, que les joueurs de grande qualité soient mis dans les meilleures dispositions pour jouer au football. C'est clair que j'essaye d'amener ce que j'étais comme joueur dans mon métier d'entraîneur» , a rajouté l'ancien milieu de terrain passé par Cluj.

Un acharné de travail

Pour De Zerbi, il n'est pas question de faire des concessions. «Il y a un homme derrière un entraîneur. Donc j'essaye d'amener ma personnalité dans mon métier d'entraîneur. Si je passe toute ma vie à travailler dans le football, je veux le faire à ma façon. Je ne suis pas là pour faire passer le temps. Si je dédie autant de temps de ma vie pour le football, je veux prendre du plaisir, être protagoniste et apporter mes valeurs humaines. Je veux être content de ce que je fais. Et ça passe par le fait de déterminer moi-même ce qui va se passer. Ce n'est pas dit qu'on va gagner, mais au moins j'ai fait un choix» , a plaidé le nouveau coach du club de Donetsk.

En plus du plaisir, il a énormément insisté sur l'importance du travail. «Je dis tout le temps qu'on choisit comment on va perdre, parce que personne ne sait comment on gagne. Il n'y a pas qu'un seul chemin pour gagner sinon on prendrait tous ce même chemin. Moi, je n'aime pas faire des paris, je n'aime pas aller au casino, je n'aime pas les paris sportifs. J'aime travailler et je crois en la valeur du travail dans ce métier. Balancer des longs ballons devant reviendrait à dire 'je ne sais pas si c'est l'adversaire ou moi qui récupérera le ballon, voyons-voir'. Alors que si je concentre mon travail avec ballon, quand je rate, cela veut dire qu'il faut que je travaille plus et si je réussis, ça veut dire que le travail paye» , a précisé De Zerbi.

La victoire, oui, mais pas à n'importe quel prix

Parmi les moments forts de l'interview, une question existentielle à laquelle le Transalpin a répondu : seule la victoire compte-t-elle ? «Je fais ce en quoi je crois. Le résultat, c'est la fin du chemin. C'est le point final. Et on veut tous avoir un résultat. Mais avant d'y arriver, il y a tout un chemin à faire. On ne peut pas mettre le résultat avant le chemin parce que le résultat arrive à la 90e minute d'un match. Avant cela, il faut jouer le match. Et moi, comme entraîneur, je peux influencer ce chemin. Ou plutôt, je peux créer les bases qui permettront d'arriver au résultat final» , a estimé celui qui a été formé au Milan AC.

Avant d'aller plus loin. «On commence toujours par le début. On ne peut pas partir du résultat et aller en arrière. Ça me semble tellement logique. Celui qui dit «il n'y a que le résultat qui compte» n'a pas inventé l'eau chaude» , a-t-il martelé. «Je sais bien à travers mon parcours qu'on obtient des résultats à travers la qualité du jeu. Mais pour obtenir cette qualité dans le jeu, il faut travailler sur les qualités des joueurs. Donc si je fais progresser les joueurs, je fais aussi progresser le jeu collectif de l'équipe. Et si j'améliore le jeu collectif de l'équipe, j'ai plus de chances d'arriver au résultat» , a enfoncé De Zerbi. Visiblement, on ne pas s'ennuyer à Donetsk dans les mois ou années à venir.

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Par Youcef Touaitia, le 01/07/2021 à 22h25
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