La série continue. Tenue en échec par l'Ukraine (1-1) samedi, dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2022, l'équipe de France a enchaîné un cinquième match sans victoire. Du jamais vu depuis 2013.
Il y a cette impression, surtout, que les Bleus ont perdu leur assurance, leurs repères et tout ce qui avait permis à cette équipe de devenir championne du monde en 2018. «L'euphorie de la Coupe du monde, quand on sentait que tout le monde pouvait faire basculer le résultat en notre faveur, elle est finie. On était en réussite, et c'est un peu cassé» , a constaté le capitaine Hugo Lloris après la rencontre.
Une animation offensive décevante
Samedi, le trio Mbappé-Benzema-Griezmann n'était pas là pour cristalliser une bonne partie des critiques. Le Parisien est blessé au mollet et rentré à Paris, le Madrilène était remplaçant au coup d'envoi. Didier Deschamps avait alors choisi de titulariser Anthony Martial et Kingsley Coman pour accompagner Antoine Griezmann. Et l'impression n'a pas été meilleure. Loin de là. Et pour ceux qui s'interrogeaient : l'attaque tricolore n'est pas plus performante sans Kylian Mbappé.
«L'animation avec Antoine Griezmann, Anthony Martial et Kingsley Coman n'a pas donné grand-chose, c'était très laborieux, constate l'ancien latéral gauche Bixente Lizarazu dans L'Equipe. Ce qui a permis à la France de sortir la tête de l'eau après la pause, c'est son milieu de terrain. C'est là que s'est située toute la différence. En seconde mi-temps, l'entrejeu a compensé les graves carences défensives de l'équipe.»
Une défense trop friable
Car, si la France ne séduit pas offensivement, cette sélection inquiète surtout derrière. Depuis le début de sa mauvaise série, les Tricolores ont concédé à chaque fois l'ouverture du score. Le dernier match sans but encaissé – qui est aussi la dernière victoire des Bleus – remonte au 15 juin dernier face à l'Allemagne (1-0), lors de la phase de poules de l'Euro. C'est la dernière fois que les champions du monde ont donné cette impression de force collective qui avait été leur principal atout en Russie en 2018.
Aujourd'hui, l'équipe de France a perdu la formule. Deschamps cherche des solutions sans observer d'amélioration. Presnel Kimpembe n'a rien du Samuel Umtiti de 2018, Kurt Zouma n'a pas le niveau d'un Raphaël Varane qui était préservé samedi, les latéraux - Léo Dubois et Lucas Digne hier - peinent à convaincre.
Tchouaméni, une lueur dans la nuit
Finalement, les milieux Paul Pogba et Aurélien Tchouaméni, bluffant pour sa deuxième sélection, sont les rares satisfactions. Le premier poursuit sur sa lancée de l'Euro, où il avait été l'un des rares à tenir son rang durant le tournoi. Le second a montré qu'il avait le niveau pour devenir une option plus que crédible pour l'avenir des Bleus.
«Il fait partie de ces jeunes avec un très gros potentiel. Entre son entrée en jeu de mercredi et là… Il y a du tempérament, il y a de la personnalité, c'est très bien» , a réagi Deschamps après le match. Il s'agit, pour le moment, de la seule raison d'apprécier ce rassemblement de septembre.
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