Les mauvais souvenirs reviennent hanter l'Italie. Quatre ans après le tremblement de terre de 2017, et l'élimination de la Nazionale face à la Suède (0-1, 0-0) lors des barrages du Mondial 2018, les tifosi craignent une nouvelle absence de leur équipe à la prochaine Coupe du monde.
Lundi soir, la sélection italienne n'a jamais réussi à faire la différence en Irlande du Nord (0-0), pendant que la Suisse s'est largement imposée à Lucerne face à la Bulgarie (4-0). Avec ce partage des points, la Squadra Azzurra a laissé la qualification directe pour le Qatar aux Suisses et devra passer par de nouveaux barrages pour espérer faire le voyage dans un an.
Une Italie «méconnaissable»
Au lendemain d'une piètre performance, très certainement l'une des plus mauvaises de l'ère Roberto Mancini, la presse italienne ne cache pas son angoisse. «Quel cauchemar (mais ce n'est pas fini)» , titre La Gazzetta dello Sport. Le journal au papier rose observe «une Italie méconnaissable dans les principes de jeu, dans l'esprit et dans les joueurs» , et voit ressurgir le spectre de l'élimination de 2017 : «Le fantôme que l'on croyait avoir définitivement effacé de l'horizon, le cauchemar suédois qui se matérialise sur la route du Qatar» .
Pour le Corriere dello Sport, les joueurs de la Nazionale sont «suspendus à un fil» . De son côté, Tuttosport tire la sonnette d'alarme et appelle à du changement : «Il faut une autre Italie» . Une opinion partagée par Leonardo Bonucci. Le défenseur central italien admet que «quelque chose s'est enrayé» depuis le sacre de l'Euro. «Nous devons trouver l'équilibre, la détermination et, surtout, l'insouciance de l'Euro. Nous devons entrer sur le terrain avec la légèreté et la force du groupe qui a fait de nous des champions d'Europe» , a déclaré le joueur de la Juventus Turin.
Le Mondial «est loin», Mancini n'a pas peur
Dans la presse généraliste, on peut presque noter une forme d'abattement. Pour la Repubblica, «l'Italie s'est perdue» et «le Mondial est en danger» . Même ton chez le Corriere della Sera qui estime que «le Mondial est loin» . Pour aller au Qatar, l'Italie devra décrocher l'un des trois tickets qualificatifs que se disputeront les douze barragistes. Elle connaîtra son premier adversaire le 26 novembre lors du tirage au sort qui se déroulera à Zurich.
En attendant, Roberto Mancini refuse de paniquer. «Nous devons retrouver ce qui a été notre différence jusqu'à aujourd'hui. Si nous serons au Mondial ? Je suis confiant, nous allons nous qualifier et peut-être même que nous gagnerons le Mondial» , a lancé le technicien transalpin au micro de la Rai. C'est tout un peuple qui va désormais croiser les doigts jusqu'aux barrages qui auront lieu en mars prochain. L'attente sera longue.
«Quel cauchemar (mais ce n'est pas fini)» (La Gazzetta dello Sport)
«Suspendus à un fil» (Corriere dello Sport)
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